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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/316

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parce que peu d’hommes ont la force nécessaire pour aller chercher de si tristes instructions. Il a conclu que l’inégalité des biens produisoit tous ces maux[1] : & il s’est élevé avec une violence terrible contre les riches, contre leur dureté, contre leur vie scandaleuse. Enfin, il termine son ouvrage par conseiller de brûler Paris[2]. On croit que c’est un rêve. Paris ne pourroit subsister quinze jours, s’il étoit tel qu’il est dépeint. C’est ce que sent le lecteur : ainsi tout l’effet qu’a voulu produire l’auteur est détruit. Sans doute tout homme est né pour mourir & souffrir, au hameau comme sur le

  1. Oui, l’horrible inégalité. Quel homme y auroit réfléchi & ne seroit pas de mon avis ?
  2. Je n’ai point conseillé de brûler Paris ; voyez le chapitre Supposition. L’auteur n’a point su me lire, ou plutôt n’a pas voulu m’entendre. Le titre seul du chapitre indique une hypothese. Pourquoi me prêter une idée que je n’ai pus eue ? Non, je n’ai point rêvé en traçant cet ouvrage. Plût à Dieu que ce fût un rêve !