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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/151

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par la coquetterie. Alors, si l’on grimace devant un miroir, c’est avec une grace étudiée. On ne se contemple plus, on s’admire. Si l’on tresse de longs cheveux flottans, ils ont déjà leur pli & reçu leurs parfums. Les boucles sont bientôt formées ; elles naissent sous une main légere, qui semble à peine y toucher. Si l’on plonge un bras d’albâtre dans une eau odoriférante, on ne peut rien ajouter à son poli comme à sa blancheur.

Cette toilette n’est qu’un rôle qui favorise le développement de mille attraits cachés ou non encore apperçus. Un peignoir qui se dérange, une jambe demi-nue qu’on laisse entrevoir, une mule légere qui échappe du pied mignon qu’elle renferme à peine, un déshabillé voluptueux où la taille paroît plus riche & plus élégante, donnent mille instans flatteurs à la vanité des femmes. Tout, jusqu’au babil interrompu & coupé qui imite le désordre & le négligé du moment, prête un jour aux saillies vagabondes de l’imagination.

Les femmes à Paris ont l’imagination plus