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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/192

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est une bonne fortune qui arrive rarement à un prêtre de paroisse. Les confesseurs ordinaires ont perdu la carte de leurs péchés ingénieux & mignons ; ils ne sont bien au fait que des péchés vulgaires, qui ne varient point dans la masse du peuple, lequel prévarique plutôt par habitude que par goût.

Souvent on a négligé d’entrer dans un confessionnal depuis douze ou quinze années, mais on devient amoureux, on veut se marier. On croit le lendemain aller d’emblée à l’autel, donner la main à son amante chérie, & de là entrer au lit nuptial ; mais sans billet de confession, point de sacrement, point de jouissances conjugales. L’instant du bonheur est retardé, l’amant s’inquiete. Son amante lui dit en riant : êtes-vous confessé ? Cela ne me coûte rien à moi, confessez-vous. À qui s’adressera-t-il ? Tout est prêt, la dot, le festin, le bouquet, l’épousée, & il n’aura rien s’il ne se confesse préalablement.

C’est alors que, rodant dans une église, il avise du coin de l’œil un confessionnal garni