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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/210

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un murmure qu’il ne prenne parti chaudement. La sentinelle lettrée, avec des cartouches en poche, est toujours de l’avis du major.

Le major examine jusqu’à quel point le siffleur qui paie a manqué de respect au comédien & à l’auteur. Quand il a bien pesé le délit de lese-comédie, alors il envoie en prison le criminel. Le commissaire (ceci est arrangé) confirme aveuglément le prononcé du docte major.

Et comment se fait-il qu’à Londres, sans gardes, sans major, le public s’arrange si bien au-dehors & au-dedans, observe un grand silence, n’interrompe point mal-à-propos, & qu’on n’y abuse point de l’extrême liberté ? C’est que la police du spectacle étant entre les mains du public même, elle n’en est que plus juste & plus respectée.

Mais cela seroit impossible à Paris ; il faut une garde pour les voitures qui accourent audacieusement, les cochers voulant rompre les rangs ; il en faut une pour l’ordre extérieur & intérieur. Le caractere du peuple