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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/248

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laisse trop à desirer du côté de l’expression.

Je n’ai jamais goûté Quinault ; & selon moi, il n’a jamais pu échauffer Lulli, encore moins Piccini. Tous les héros de Quinault sont fades & fastidieux ; & M. Marmontel a manqué étonnamment de goût, en s’attachant à ses misérables opéra, dont le vuide & la foiblesse auroient dû frapper un homme de lettres tel que lui. Mais la routine est le tyran éternel de tous les littérateurs François, même de ceux qui font de prétendues poétiques.

Nous avons aujourd’hui besoin d’écoles de musique. Gluck en a senti la nécessité ; & tout compositeur François & étranger a droit de se plaindre parmi nous, que l’exécution ne répond jamais qu’imparfaitement aux créations de leur génie. Serons-nous donc plus fiers que les descendans des Romains ? Abandonnerons-nous l’art du chant figuré à ces prétendus maîtres de musique, qui n’ont ni ame ni sentiment ?

Dans l’ancienne patrie des Brutus & des Camilles, on trouve des écoles de musique, comme on y voyoit, dans les derniers siecles, des écoles de peinture.