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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/293

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rose, & ses mains d’ébene relevent la blancheur d’un col éblouissant.

Un petit Negre aux dents blanches, aux levres épaisses, à la peau satinée, caresse mieux qu’un épagneul & qu’un angora. Aussi a-t-il obtenu la préférence ; il est toujours voisin de ces charmes que sa main enfantine dévoile en folâtrant, comme s’il étoit fait pour en connoître tout le prix.

Tandis que l’enfant noir vit sur les genoux des femmes passionnées pour son visage étranger, son nez applati ; qu’une main douce & caressante punit ses mutineries d’un léger châtiment, bientôt effacé par les plus vives caresses, son pere gémit sous les coups de fouet d’un maître impitoyable ; le pere travaille péniblement ce sucre que le Négrillon boit dans la même tasse avec sa riante maîtresse.