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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/295

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versel d’un peuple attendri devant ce bronze : que dis-je ! cet hommage non moins vif des étrangers, devenus citoyens en ce moment ; tout le monde d’accord pour le regretter & le bénir, comme s’il vivoit encore, comme si le fil de ses jours avoit pu s’étendre jusqu’à nous. Ah, que ce cri unanime est touchant, qu’il surpasse par son énergie tout ce que l’éloquence s’efforcera vainement d’exprimer !

Un officier, conduisant un détachement de soldats & passant devant cette statue vénérée, s’arrêta tout-à-coup & cria : haut les armes ! Saluons celui-ci, mes amis, il en vaut bien un autre.

On devroit faire de la petite esplanade qui environne cette statue, un jardin pour les enfans. S’il y a sur la terre un lieu contraire à l’enfance, c’est cette grande ville. Les enfans ne peuvent jouer sans risque dans la rue ni dans les carrefours ; & s’il y a des gazons devant la place du Louvre & ailleurs, on les repousse avec le fusil : on ne permet pas aux