Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 33 )

l’avouer, & si la raison n’étoit pas toujours au-dessus du rapport trompeur des sens, on seroit tenté de croire qu’il y avoit quelque chose de surnaturel dans ces épreuves ; mais ces épreuves avoient un caractere bizarre : recevoir des coups de bûche, des coups d’épée, rôtir à la broche, se pendre en croix, c’étoit ainsi que ces illuminés annonçoient leur mission. Plusieurs crurent, ne pouvant combattre ce qu’ils avoient vu : mais quelle secte n’a pas eu ses prodiges ou prestiges fondés sur des secrets particuliers, ou sur la force extrême de l’imagination ?

Pascal eût-il deviné que la secte dont il avoit embrassé les idées, finiroit par donner un spectacle de convulsionnaires ? Mais, si je ne me trompe, il avoit un peu de leur physionomie.

Pascal étoit un bon écrivain, précis & nerveux ; il avoit du génie pour les mathématiques : mais c’étoit d’ailleurs un de ces foux sérieux, un de ces maniaques qui poussent leurs raisonnemens à l’extrême. Il se félicitoit