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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/50

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Les hommes n’entroient pas autrefois ; aujourd’hui ils sont du cercle ; ce n’est que dans ces circonstances que les hommes disent encore des douceurs. L’accouchée reçoit mille complimens sur son teint, dont les roses n’ont fait que pâlir. Sa langueur la rend plus belle ; mais quand le mari vient à entrer, il sourit d’une façon si particuliere, il a un air toujours si étrange, que malgré toutes les minauderies de l’accouchée, il ne sauroit soutenir les regards de l’assemblée, & s’y dérobe promptement.

Chaque fois que l’accouchée porte la main à son front, une femme décampe. Chacun défile pour attraper encore quelques fragmens de l’opéra, & l’on se plaint dehors d’être victime des bienséances.

Il manque à l’accouchée de la capitale le charme le plus intéressant & qui donneroit à son état un air plus respectable : l’enfant dans son berceau & attendant du sein maternel sa premiere nourriture. Pendant un tems, les femmes ont nourri elles-mêmes ; mais ce