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settes, les marchandes de modes, les monteuses de bonnets, les ouvrieres en linge, les filles qui ont leur chambre & qu’une nuance sépare des courtisannes. Elles ont moins d’art, aiment le plaisir, s’y livrent, ne ravissent point les heures précieuses destinées aux devoirs de votre état. On les nourrit, on les divertit, & elles sont contentes, paisibles. Si elles se permettent un amant à la suite de l’entreteneur, voilà où se borne leur tromperie.

L’œil en descendant saisiroit les phalanges désordonnées des filles publiques, qui garnissent impudemment les fenêtres, les portes, qui étalent leurs charmes lascifs dans les promenades publiques. On les loue comme les carrosses de remise, à tant par heure. Elles seroient pêle-mêle confondues avec les danseuses, chanteuses & actrices des boulevards.

Le dernier gradin plongeant dans la fange montreroit les hideuses créatures du Port-au-Bled, de la rue du Poirier, de la rue Planche-Mibray ; & le peintre, pour ne pas trop