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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/119

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parfaitement le style & le ton de ces édits royaux.

Dans sa souveraineté imaginaire, il forgeoit des arrêts qui étoient aussi l’ouvrage de la haine ou du ressentiment ; (car il faut bien que l’homme se montre.) Il foudroyoit les juges du Châtelet & ceux du Parlement, qui ne lui avoient pas été favorables. Il dépossédoit les avocats ses confreres, de leur état, en cas de désobéissance à ses réglemens. Il abolissoit leur ordre, non-seulement comme superflu & inutile, mais encore comme dommageable & pernicieux.

Ce nouveau législateur exaltant son imagination, s’approche du trône ; il voit le roi qui le félicite, le comble de louanges & de faveurs, l’adopte même pour son fils par arrogation civile.

Reconnoissant de cette faveur, notre politique ordonne que les ordonnances émanées du toi soient exécutées sans aucune remontrance ni délai. C’est vouloir ce que nos rois n’ont jamais voulu. Mais Spifame, en se créant