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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/124

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car la réduction de ce luxe ne sera pas un mal pour les riches, pas même un mal de vanité, puisque la réduction sera proportionnelle. Mettez donc des impôts sur les cartes, les parfums, les liqueurs, sur la poudre à cheveux, sur les étoffes d’or & de soie, sur les galons, sur la porcelaine, sur les laquais, sur les valets & femmes-de-chambre, sur les maîtres-d’hôtels, sur les parcs, sur les roues de carrosse, &c.

Quoi, le royaume a trente-cinq mille lieues quarrées, & vous demandez de l’argent pour l’entrée d’une livre de beurre ; & vous saisissez ballots, marchandises, pour effrayer & tuer le commerce qui entretient la circulation & la vie du corps politique ; & vous taxez la tête d’un malheureux sans pain ; & vous créez chaque jour de petites & misérables loix qui ont toutes la physionomie du vol, du dol, de la rapine ; & vous avez des bras qui vous demandent du travail & que vous laissez sans travail ! Lisez Spifame ; il a vu en grand dans un siecle où le génie & l’expérience n’avoient pas encore assemblé leurs idées.