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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/126

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nérosité ; il renforce l’intérêt personnel, raffine l’égoïsme des particuliers. Qu’importe ! Le pere se sépare de son fils, l’oncle de son neveu. Tous les liens sont dissous ; on se saigne pour porter son argent à dix pour cent ; il ne faut plus qu’une maladie épidémique pour tour concentrer dans une seule main.

Qui pleure donc aujourd’hui un parent, un pere, un oncle ? Le fils d’un porte-faix, d’une blanchisseuse, d’un cordonnier. Dans le monde on ne pleure plus ses parens ; on visite la succession, on l’a calculée d’avance, on en vient à la preuve, on se fâche ou l’on se réjouit, selon que le mort a trompé ou réalisé les espérances.

C’est à la mort que la pauvreté des trois quarts des hommes est évidente. Point d’argent pour le convoi ; il faut que les parens & amis se cotisent. On ne sait comment le mort auroit fait pour subsister encore six mois ; il paroît aussi nu en sortant de ce monde que lorsqu’il y est entré.

Voyez les héritiers qui accourent & qui