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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/131

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action charitable, ne vient point consoler ou adoucir l’horreur de sa situation. Quel dénouement d’une vie financiere ! Et quel monologue nouveau & terrible il reste à tracer au poëte dramatique ! Qui le fera pour épouvanter le thésauriseur ?

Cependant on le cherche de tous côtés ; car chacun ignoroit l’asyle clandestin qu’avoit creusé sa taciturne avarice. Le serrurier apprend cette disparition ; il soupçonne l’événement, va trouver son épouse, indique l’endroit mystérieux : on brise avec des masses de fer la porte du caveau. Quel spectacle effrayant ! On trouve le malheureux T**** mort de faim, & qui s’étoit mangé les poings, couché sur des sacs d’argent.

Pauvres qu’il dédaigna, dont il n’écouta ni les soupirs ni les gémissemens, je vous connois ; vos cœurs émus s’attendriront encore sur cette image, & vous déplorerez sa destinée !

L’indigence, la pauvreté, la richesse, l’opulence se trouvent quelquefois dans la même maison. L’opulent habite le rez-de-chaussée,