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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/133

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tions magnifiques étoient plus communes autrefois. Ce devroit être un devoir que de ne pas quitter la vie sans laisser quelques traces de bienfaisance.

On n’a point encore vu, que je sache, un millionnaire à Paris, laisser un legs à un homme pauvre & utile, que lui désignoit la voix publique. Les arts, les sciences ont besoin de soutien, d’appui, ainsi que ceux qui les cultivent. Le riche, insensible dans les bras de la mort comme pendant sa vie, repousse toute idée de donation ; il cherche les jouissances de la vanité, jamais celles du légitime orgueil de la célébrité ; & ce qui seroit plus pur encore, ce sentiment consolateur qui accompagne la générosité & en devient la récompense.

Rien n’accuse plus l’humanité que le vuide, la sécheresse, l’insensibilité, l’oubli des tendres affections qui caractérisent les testamens. Il en faut dix mille, pour en citer un digne d’un être qui mérite de justes regrets. De grands hommes même n’ont pas su faire cet