Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 137 )

peuples, leur fierté plus ou moins grande, le degré d’énergie de leurs passions, leur sol, leur climat. Ces disputes se réduisent à dire que Racine a du goût, puisqu’il fait de beaux vers, & que Shakespeare est un barbare, qui n’a point fait de piece à la françoise ; que celui qui écrit le mieux, est l’écrivain par excellence ; & l’on ne s’entend pas plus sur le style que sur tout le reste. On regarde en pitié tout ce qui n’a pas le suffrage de la bonne compagnie : & l’on décide que l’on n’a des yeux, des oreilles, un cœur, que dans la capitale ; que tout ce qui se fait ailleurs est de très-mauvais goût. Après avoir ainsi anathématisé les jouissances des autres nations, on les plaint & l’on demande si elles ont dans leur langue Andromaque & Vert-vert.