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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/176

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Aux mains de ton pasteur cours déposer se prix
Des magots qu’attendoit le boudoir de Laïs.
Dote les hôpitaux : qu’une aumône secrete
Surprenne l’indigent au fond de sa retraite.
Du moins si tes bienfaits n’osent rester obscurs,
Encourage nos arts & décore nos murs.
La peinture à tes soins remet ce jeune éleve ;
Ce chef-d’œuvre important demande qu’on l’acheve.
Ce monument gothique offense tes regards…
Mais que parlé-je ici de chefs-d’œuvres & d’arts ?
Vois-tu près de tes parcs, sous ton château superbe,
Ces spectres affamés qui se disputent l’herbe ?
Vois-tu tous ces vassaux, filles, femmes, enfans,
De ton domaine ingrat abandonner les champs ?
Sois homme. Par tes dons retiens ce peuple utile ;
Laisse-lui quelqu’épi du champ qu’il rend fertile,
Et que ses humbles toits réparés à tes frais,
Pardonnent à l’orgueil de tes riches palais.

(Anonyme.)

Apicius ne pouvoit nommer tous les animaux qui couvroient sa table, rassemblés des quatre coins de l’univers. C’étoit son esclave qui goûtoit le morceau que sa perte d’appétit l’empêchoit de savourer. Il fut obligé de s’empoisonner ; car en revisant ses comptes, il