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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/209

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teur de l’ordre public, & si la distance de quelques lieues le mettoit à l’abri des recherches.

La correspondance de la police parisienne ne se borne donc pas à son enceinte ; elle regne plus loin, elle va jusqu’à Bruxelles ; & c’est dans les villes où la langue imprudente ou téméraire croiroit pouvoir se donner le plus de licence, que l’administration vigilante épie les discours & surveille ceux qui établiroient leur audace sur le degré d’éloignement.

Ainsi la police de Paris, après avoir embrassé la France, pénetre encore en Suisse, en Hollande, en Allemagne ; & quand il en est besoin, l’œil est ouvert de toutes parts sur ce qui peut intéresser le gouvernement. Quand il veut être instruit, il l’est à coup sûr ; quand il veut frapper sérieusement, il est rare qu’il manque son coup.

On comprend que la machine ne seroit pas entiere, & que son jeu manqueroit l’effet désiré, si elle n’embrassoit pas une certaine étendue. Il n’en coûte guere plus pour donner au