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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/21

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vus, qu’on relise de suite les anciennes Nouvelles à main ; leur fausseté ou leur erreur deviendra palpable.

Nous vîmes en 1757 le roi de Prusse à deux doigts de sa perte. L’impératrice de Russie mourut : tout changea de face. Frédéric eut des succès brillans, & fit une paix glorieuse. Qui l’eût dit ?

Allez moins avant, prenez toutes ces Nouvelles à la main, & voyez si une seule a su prévoir dans le tems le partage de la Pologne, la révolution de l’Amérique, le parti que prit le roi d’Angleterre, les négociations ultérieures de Francklin, leur succès, le résultat enfin de la guerre qui vient de finir. Voyez seulement si l’on a entrevu l’issue des affaires de Geneve, dont personne ne devine encore aujourd’hui la péripétie. Ces nouvellistes pressés & confians ont tous la tête dans un sac.

Ils se trompent moins quand ils frappent de leur plume maligne quelque littérateur, qui ignore souvent le mal qu’on a dit de lui ; mais ils se trompent encore, & c’est à ces