Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/235

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 233 )

CHAPITRE DLXXXVII.

Cabarets borgnes.


Autrement dits tavernes. Vous n’y viendrez pas, délicats lecteurs ; j’y suis allé pour vous. Vous ne verrez l’endroit qu’en peinture, & cela vous épargnera quelques sensations désagréables.

C’est là un réceptacle de la lie du peuple. Mais la vie des gueux a une franchise qui mérite d’être observée ; car les passions qui sont à nu, ont une originalité piquante.

Curieux de voir ce monde, (placé dans le monde élégant) je me couvris un jour d’une redingote brune, & je m’enfonçai dans un fauxbourg. J’entrai au lieu désigné, & je demandai à souper. Il me fut servi sur un bout de table ; je fis mine de manger. Tout à côté étoit une salle, où étoit une longue table qui pouvoit contenir soixante couverts.

Sur les dix heures du soir, je vis tout-à-