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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/24

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CHAPITRE DXLIV.

Libelles.


Un libelle bien plat, bien atroce, bien calomnieux, paroît sous le manteau ; c’est à qui l’aura. On le paie un prix fou ; le colporteur qui ne sait pas lire & ne veut que gagner du pain pour sa pauvre famille, est arrêté. On le jette à Bicêtre, où il devient ce qu’il peut.

Plus le libelle est défendu, plus on en est avide. Quand on le lit & qu’on voit que rien ne compense sa basse témérité, on est tout honteux d’avoir couru après. On n’ose presque dire, je l’ai lu. C’est l’écume de la basse littérature ; & quelle chose n’a pas son écume ?

Le mépris seroit peut-être l’arme la plus sûre contre ces misérables écrits aussi éloignés du talent que de la vérité.

Quel est le libelle qui, au bout de quinze jours, n’a pas été flétri par l’opinion publique,