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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/251

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N’est-il pas du devoir du gouvernement de prévenir le danger & d’arrêter le coupable ?

Un pere se rend accusateur de son fils auprès du ministre ; c’est un vieillard déshonoré, si la justice qu’il implore est lente & contentieuse. N’a-t-on pas vu un écrivain, un philosophe, solliciter jusqu’à vingt lettres de cachet contre sa famille ? Sans un plus grand examen, il doit être par-là même le plus infortuné des hommes.

Mais quel tribunal humain ne prêtera l’oreille à la voix accusatrice d’un pere ? N’est-il pas un juge sacré ? Nos formes juridiques sont trop grossieres pour descendre dans le secret des familles ; & si elles sont dissoutes tout-à-coup par des passions non réfrénées, que deviendra l’état qu’il faut considérer comme un assemblage de plusieurs familles ? Les ministres (il ne faut point chicaner ici sur les mots) ne sont-ils pas aussi des juges ?

Dans les affaires d’état, dont les ramifications pénetrent & s’étendent de plusieurs côtés, qui descendent dans plusieurs condi-