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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/255

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vous arrête, monsieur, de par le Roi, monsieur. — Moi, monsieur ? — Vous-même, monsieur. Vous balancez un instant entre la colere & l’indignation, prêt à vomir toutes les imprécations… Vous ne voyez qu’un homme poli, révérencieux, honnête, qui s’incline, qui a la parole douce, les manieres civiles. Vous seriez le plus furieux des hommes, que vous voilà tout à-coup désarmé. Vous auriez des pistolets, que vous les tireriez en l’air & jamais contre l’exempt affable. Bientôt vous lui rendez ses révérences ; il s’établit même entre vous un combat de politesse & d’honnêteté. C’est une réciprocité de mots civils, de complimens, jusqu’à l’instant où les verroux retentissans vous séparent de l’homme poli qui va rendre compte de sa mission, & dont le métier, assez lucratif, est d’enfermer les gens avec toute la grace, la douceur & l’urbanité possibles.