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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/300

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Les philosophes dont je parle ne vivent pas dans l’oisiveté absolue ; ils savent travailler dans le cabinet & parler dans le monde. Ils ont étudié & connoissent bien la liaison des sciences avec le bonheur & la richesse de l’état ; ils seroient tentés de parler plus haut : mais malgré l’amour de la patrie qui les domine, la complication des abus leur paroît un nœud si embrouillé, que les circonstances les forcent à s’envelopper dans une vertu à peu près stérile. Quelques-unes de leurs idées, si elles transpiroient, feroient du bien probablement. Ce seroit aux hommes en place à épier, à consulter ces moralistes éclairés, qui cultivent la vraie philosophie morale & politique ; mais l’ambition a des mains & n’a point d’oreilles.

Quelques étrangers ont été à portée de reconnoître ces philosophes, qui n’en ont pas arboré l’enseigne. Ils ont su les estimer ; ils ont emporté d’eux l’idée la plus favorable : ce n’est que dans une grande ville, ouverte à la communication de tous les arts, que pou-