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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/312

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tures déploient tant de graces & de légéreté, qu’il n’est plus permis de se présenter après elles. On s’excuse, parce qu’on sent qu’on n’atteindroit pas à ces attitudes légeres & naïves ; & la mere à vingt-huit ans n’ose pas joûter avec sa fille.

Les prélats assistent à ces bals d’enfans ; ils étalent leurs croix pastorale, & voient avec complaisance les menuets & les quadrilles. Ils causent avec les vieilles tantes en coëffe, qui ont en horreur le scandale du bal public. Mais quand la danse est concentrée dans l’appartement d’une présidente, que des têtes mitrées sont témoins des pas & de la cadence de petites filles de douze à treize ans, la danse proscrite par l’église semble s’être réconciliée avec ceux qui l’anathématisent.

Il n’y a rien de plus sérieux que les bals qui se donnent à la cour. Tous les détails sont d’une importance extrême. L’étiquette préside au moindre rigodon, l’étiquette plane sur les danseurs ; tout est calculé, mesuré, arrangé. L’archet du violon marche en cérémonie.