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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/35

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il là pour tronquer ses hémistiches ? Avoit-il l’oreille au guet pour saisir toutes les allusions que l’on créoit au théatre, tantôt craignant de supprimer le trait, de peur de lui donner de l’importance, tantôt appercevant avec trop de fugacité ce que le peuple à coup sûr n’auroit pas apperçu ?

De quelle maniere commandoit-il à la frénésie athénienne, qui avoit ses accès & ses boutades, lorsque rien ne délectoit autant les citoyens que la satyre du jour, qu’ils la savoient par cœur & qu’ils la récitoient par-tout comme un chant de victoire ?

Dans le tems de la guerre du Péloponese, commandoit-il que jamais fâcheuse nouvelle ne parvînt à la porte de Dipylon, où étoit la belle promenade ? Et lorsqu’on avoit eu quelques revers, ordonnoit-il une nouvelle Pyrrhique ?

Avoit-il besoin également, pour curer la ville, de la pelle du boueur, de d’œil de l’inspecteur & de la main de l’exempt ? Enfin, étoit-il obligé de porter incessamment la vue