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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/56

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de police, qui enjoint à toute actrice ou danseuse de ne paroître sur les planches d’aucun théatre sans caleçons.

L’actrice qui joue le rôle grave de Mérope ou d’Athalie, n’en est pas plus dispensée que celle qui bondit & fait des cabrioles au-dessus des têtes pressées du parterre. Cette loi s’étend depuis la salle de l’opéra jusqu’à la loge du grimacier.

La tragédienne superbe, sous ses majestueux habillemens, & déjà respectable par elle-même, doit encore se munir de ce voile caché contre les accidens ignorés & imprévus, ainsi que la saltinbanque de chez Nicolet, pour qui ce vêtement n’est pas une précaution superflue.

Excepté les actrices, les Parisiennes ne portent point de caleçons ; ils sont d’usage dans des pays plus froids. S’ils étoient adoptés à Paris, nos femmes délicates, qui aiment à courir par-tout, se préserveroient d’une infinité de maux que le froid & l’humidité leur occasionnent.