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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/70

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dises. Vous obtenez quelquefois un quart en argent ; & le même courtier, auquel vous êtes obligés de recourir, est encore l’homme propre à vous débarrasser des marchandises qui vous pesent. Nouvel agiotage qui réduit bientôt votre billet au tiers de sa valeur.

Le courtier, après vous avoir prouvé que son entremise vous a été fort heureuse, vous demande, outre vos pertes, un louis d’or sur mille livres, parle de sa conscience & s’en va.

Ces courtiers se rencontrent sur le pavé qu’ils battent incessamment, s’accostent, parlent sur le bord des allées, & se donnent mutuellement des clartés vigilantes sur le degré de nécessité où sont réduits les emprunteurs, ainsi que sur leurs ressources présentes ou futures.

Ils entrent par-tout ; chez le pauvre auteur qui veut négocier un billet de libraire, & qui voit le courtier rire & secouer la tête à cette signature ; & chez la belle dame qui s’est oubliée la veille au sallon de Marly, & qui les supplie presqu’à mains jointes de venir à son secours.