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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/8

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unique habillement ? La marcheuse affrontera pour elles les chemins fangeux.

Il y a un réglement tacite de police qui défend à toutes ces matrônes de recevoir aucunes filles vierges ; il faut qu’elles soient déflorées avant que d’entrer dans le lieu fréquenté ; & si telle fille ne l’étoit pas, on avertiroit soudain M. l’inspecteur.

On rira peut-être de cette derniere phrase. On aura tort ; je l’écris dans un sens sérieux. On a voulu établir un certain ordre dans le sein du désordre même, parer à de trop grands abus, protéger l’innocence & la foiblesse, & empêcher que le libertinage trop hardi, rompant tout frein, ne détruise le lien civil, le nœud sacré des familles. Aussi aucun pere n’a de plaintes à faire ; jamais l’inconduite de sa fille n’a commencé dans le lieu suspect ; c’est un grand point que celui-là ; & tout observateur qui pense, doit le remarquer à la louange de la police.

Ce seroit à un peintre à dessiner le gradin symbolique, où seroient représentées toutes