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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VII, 1783.djvu/87

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bent invinciblement dans l’abyme de la misere, ces futilités changeantes exigeant une adresse particuliere. Prisée la veille, nulle le lendemain, cette industrie n’est point applicable à des objets utiles, elle est trop ou trop peu payée, selon le cours de ces joujoux bizarres. Aussi l’artisan qui connoît lui-même l’instabilité de sa profession, n’ose jamais statuer sur rien, & la population ordinairement ne gagne pas avec lui.

Chaque siecle a son moule qui passe de mode. Tout s’y jette ; on le change : les deux siecles n’ont presque plus la même physionomie.

Qui découvrira les chaînons imperceptibles, mais existans, par lesquels nos manieres tiennent les unes aux autres ? Quand les femmes portoient de grands paniers, on forgeoit chez les orfevres des assiettes d’une grandeur extraordinaire. Les bijoux du Petit-Dunkerque semblent d’accord aujourd’hui avec nos petits appartemens, nos jolis meubles, notre habillement & notre coëffure. Il est donc en tout