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Page:Mercure de France - 1896 - Tome 17.djvu/206

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|c}}. — Non, mais le ménage, avec ses chaînes, son servage, la perte de toute liberté.

Styver, voit Mlle Skære s’approcher de lui

— Tu

ne connais pas le capital qu’il y a dans les pensées de la femme et dans sa parole.

Mlle Skære, à voix basse

Crois-tu que le négociant

voudra endosser ?

Styver, maussade

— Je ne suis pas sûr encore ;

j’essayerai.

(Ils s’éloignent en causant.)
Lind, bas à Falk, s’approchant avec Anna

— Je ne

peux pas me retenir ; il faut que je présente tout de suite —

Falk

. — Tu aurais dû te taire, et ne mêler aucun

étranger à ce qui est tien —

Lind

. — Non, ce serait drôle ; — à toi, mon camarade

dans la maison, j’aurais dû cacher mon jeune bonheur ! Non, maintenant, j’ai déjà les cheveux blonds [1]

Falk

. — Tu veux les avoir encore bouclés ? Eh bien,

mon cher ami, si c’est ta pensée, dépêche-toi, et déclare-toi devant l’assemblée !

Lind

. — J’ai aussi pensé à le faire pour plusieurs raisons,

parmi lesquelles une surtout est importante ; suppose par exemple qu’il puisse se trouver ici un courtisan qui se glisse et se déguise ; suppose qu’il se déclare tout à coup comme prétendant ; ce serait désagréable.

Falk

. — Oui, c’est vrai ; j’avais tout à fait oublié

que tu voulais quelque chose de plus. Comme prêtre libre de l’amour, tu n’es que provisoire ; tôt ou tard tu avanceras, et ce n’est même que pour l’usage et une observance intraitable que tu n’es pas encore ordonné.

Lind

. — Oui, est-ce que le négociant ne —

Falk

. — Quoi donc ?

  1. Proverbe : « Celui qui a les cheveux blonds veut encore les avoir bouclés. »