mon jugement ne peut ni la déparer ni lui rendre hommage.
(Souriant.) Mais prenez que cela aille mal, avec le poème dont vous m’avez parlé. Supposez que j’abuse de votre confiance et remanie le dénouement et l’intrigue.
. — Eh bien, je dirais Amen.
. — C’est entendu ?
. — Vous êtes maître dans la partie ; il serait
sot, si votre secours est refusé à quelqu’un, de compter sur un simple artisan.
('). — Tu avais raison, le négociant
nourrit des projets meurtriers pour ton jeune bonheur.
. — Tu vois que ma crainte n’était
pas vaine ; il faut que nous nous déclarions sur l’heure.
(Ils s’approchent de Mme Halm, qui se tient ainsi que Mlle Skære, près de la maison.)
— Un temps délicieux
ce soir.
. — Oh, oui, quand on est disposé —
— Y a-t-il quelque chose
qui cloche dans votre amour ?
. — Pas précisément cela.
— Mais dans les fiançailles ?
. — Peut-être.
. — Bravo ; tu n’es pas purement et simplement
pour la menue monnaie de la poésie, à ce que je vois !
— Je ne comprends pas ce que la
poésie a à voir avec moi et mes fiançailles.
. — Tu ne comprendras pas ; quand l’amour examine
sa propre essence, il est perdu.
('). — Mais s’il y a quelque chose
qui puisse s’arranger, dites le.
. — Oui, toute la journée j’ai réfléchi à l’exposition
de la chose, mais ne puis arriver à un dispositif.
. — Je vais t’aider et me résumer : dès que tu
t’es élevé à la dignité de fiancé, tu t’es senti, pour ainsi dire, gêné —
. — Oui, à certains moments, rudement.
— Tu t’es senti pressé d’obligations,
que tu aurais données au diable, s’il y avait eu moyen ; voilà la chose.
. — Quelle accusation est-ce là ! J’ai prolongé
mes engagements, en homme ponctuel ; (tourné vers Gu