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Page:Mercure de France - 1899 - Tome 29.djvu/110

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ou peut-être arrivait aux êtres vivant dans la mer.

« Les matériaux du Palais se trouvèrent être, après examen, de la véritable porcelaine, et, sur le fronton, j’aperçus une inscription en caractères inconnus. Je pensai assez sottement que Weena pourrait m’aider à l’interpréter, mais je m’aperçus seulement que la simple idée d’une écriture n’avait jamais pénétré son cerveau. Elle me parut toujours, je crois, plus humaine qu’elle n’était réellement, peut-être parce que son affection était si humaine. Au delà des grands battants des portes — qui étaient ouvertes et brisées — je trouvai, au lieu de la salle habituelle, une longue galerie éclairée par de nombreuses fenêtres latérales. Dès le premier coup d’œil, j’eus l’idée d’un musée. Le carrelage était recouvert d’une épaisse couche de poussière, et un remarquable étalage d’objets variés disparaissait sous une pareille couche grise. J’aperçus alors debout, étrange et décharné, au centre de la salle, quelque chose qui devait être la partie inférieure d’un immense squelette. Je reconnus, par les pieds obliques, que c’était quelque être disparu, du genre du Mégathérium. Le crâne et les os de la partie supérieure gisaient à terre, dans la poussière épaisse, et, à un endroit où la pluie goutte à goutte tombait de quelque fissure du toit, les os étaient rongés. Plus loin, se trouvait le squelette énorme d’un Brontosaure. Mon hypothèse d’un musée se confirmait. Sur l’un des côtés, je trouvai ce qui me parut être des rayons inclinés, et, essuyant la poussière épaisse, je trouvai les habituels casiers vitrés, tel que nous les avons maintenant. Mais ils devaient être imperméables à l’air à en juger par la conservation parfaite de la plupart des