Aller au contenu

Page:Mercure de France - 1899 - Tome 29.djvu/394

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
395
COMMENTAIRE

celle de la lumière. La Machine transporte au contraire l’Explorateur avec tous ses sens en pleine Durée et non à la chasse d’images conservées par l’Espace. Il lui suffira d’accélérer la marche jusqu’à ce que le cadran enregistreur de la vitesse (rappelons encore que vitesse des gyrostats et lenteur de durée de la Machine, soit vitesse des événements en sens contraire, sont synonymes) marque

Et il continuera d’une vitesse uniformément accélérée qu’il réglera presque selon la formule de la loi de gravitation newtonienne, parce qu’un passé antérieur à est noté par , et pour l’atteindre il devra lire sur le cadran un chiffre équivalent à

V

LE TEMPS VU DE LA MACHINE

Remarquons qu’il y a deux Passés pour la Machine : le passé antérieur à notre présent à nous, ou passé réei, et le passé construit par la Machine quand elle revient à notre Présent, et qui n’est que la réversibilité du Futur.

De même, la Machine ne pouvant atteindre le Passé réel qu’après avoir parcouru le Futur, elle passe par un point, symétrique à notre Présent, point mort comme lui entre futur et passé, et qu’on appellerait justement Présent imaginaire.

Le Temps se présente ainsi à l’Explorateur sur sa Machine comme une courbe, ou mieux une surface courbe fermée, analogue à l’éther d’Aristote. Nous avons écrit nous-même (Gestes et Opinions, livre VIII) pour une raison peu différente autrefois Éthernité. L’observateur privé de Machine voit l’étendue du Temps en-