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Page:Mercure de France - 1er janvier 1919, tome 131, n° 493.djvu/40

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Sur les ailes des plus angéliques mélodies,
Loin du spectacle hideux de la cruauté du monde,
Vers la lumière immaculée de la Source de justice,
Et les nobles lamentations sur la misère humaine
Et les cris de la suprême souffrance

S’exhalant, aux heures les plus noires, en appels gémissants, vers le Juge suprême,

Et le claironnement de la clameur sereine de l’Espoir (Christ est ressuscité !)


Traversant, comme un fier refrain, ces litanies de douleur,
Entonnant, au milieu des ténèbres dominantes,
La certitude du triomphe de la Justice ;
Et la grâce tendre, la suave pureté des chansons populaires :

Ô les douces berceuses des mères, illuminées par la vision de l’avenir meilleur,

Et les idylles des cœurs juvéniles,
Éclairant de la flamme rose de leurs pudiques amours
L’ombre morne du destin de la race,
Et la louange extasiée
Du merveilleux univers créé par Dieu
Et que la méchanceté de l’homme change en enfer ;
Tout un ramage sacré de rossignols spirituels

Tombant, comme une rosée de purification et comme une pluie de bénédiction.

À travers le crime et la pourriture empestant l’air,
Sur la terre malheureuse et l’humanité souffrante ! —

Et lorsqu’elle cesse de chanter,
Elle crie : Justice ! aux puissants du monde,
Elle implore la Justice, elle réclame la Justice
Aux libres nations du monde.
À ses tyrans eux mêmes,
En un langage doux et persuasif,
Elle essaie d’enseigner la justice ;
Et parfois, par une lutte furieuse et désespérée,
Elle s’efforce de l’obtenir…
Son bras enchaîné,