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Page:Merrill - Les Fastes, 1891.djvu/69

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Puis déferlant sa voile au vent des mauvais sorts
Et battant les lointains de l’écho de ses rames
Sur un rythme barbare et bas d’épithalames,
Elle appareillera, pesante d’enfants morts,

Vers la Cité d’amour et de grande épouvante
Dont on ne dit le nom qu’avec des sacrements,
De peur de trépasser en les impurs moments
Où son désir d’enfer hanta l’âme fervente ;

La Cité qui là-bas avec ses étendards
De deuil, ses bastions de basalte et ses morgues,
Leurrera de ses voix de théorbes et d’orgues
Les pas las des Damnés et leurs regards hagards.

Et quand viendront les jours lourds de la canicule,
Les volcans, éclatant en fauves floraisons,
Feront hurler d’horreur, au ras des horizons,
Sodome, la Cité Rouge du crépuscule.