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Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/101

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iv. état des personnes et civilisation

place la description de l’armement de Pierre, qui est chargé par le roi d’un message pour Girart. Il n’y est question que de pièces dont le nom et la forme sont connues depuis longtemps. On remarquera toutefois comme une curiosité le haubert fait d’argent et d’or, échiqueté d’un côté, écartelé de l’autre, et qui, en dépit de la nature des métaux dont il était composé, avait assez de solidité pour résister aux traits d’arbalète, et assez de légèreté pour ne pas peser plus qu’un vêtement[1]. Une arme aussi extraordinaire devait avoir une origine exotique, aussi nous apprend-on que ce merveilleux haubert venait de l’Inde.

À ce propos, on observera qu’ici plus souvent peut-être que dans aucune autre chanson de geste, toute arme précieuse, haubert, heaume, épée ou même lance (bien que cette dernière arme fut singulièrement fragile), a une origine illustre. En nous faisant connaître les noms des anciens possesseurs de ces armes, l’auteur nous a probablement fourni une liste de personnages plus ou moins épiques, sur lesquels en général nous ne savons rien. J’ai groupé ces noms dans la table[2] à l’article armes.

Il ne sera pas superflu d’appeler l’attention sur les allusions que le poème renferme à des ruines ou à des objets antiques, que le moyen âge, dans son ignorance gros-

    texte il y a le singulier, ce qui me fait croire qu’il n’y avait qu’un bouton et qu’un anneau.

  1. Ailleurs, § 159, il est question d’un haubert qui pesait moins qu’une gonelle.
  2. Notons ici qu’il est question, dans la dernière partie du poème, d’un épieu qui aurait appartenu à Arthur de Cornouailles (§ 593). Voilà une mention qui ne peut guère venir de la première rédaction du poème.