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Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/148

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introduction

modifications et les additions sont rares et sans importance[1].

Le double mariage de Charles et de Girart (p. 29) est conté d’après la vie latine, § 7. De même aussi la cause de la guerre, qui éclate à la suite d’une querelle sur la succession des parents des deux épouses, Charles et Girart réclamant l’héritage, le premier en sa qualité de roi, le second parce qu’il avait épousé l’aînée des deux filles (roman, pp. 30-33 ; vie, § 9) ; mais ici le romancier développe assez longuement les données très concises du latin. Incidemment il nous entretient de la guerre qui, au temps de Charlemagne, avait eu lieu entre Thierri d’Ardene (le Thierri d’Ascane de la chanson) et Droon, le père de Girart (p. 33). Cette notion est tirée de la chanson, § 112, mais développée. Le discours pacifique de Thierri (pp. 35-7) est conforme au caractère sage et prudent que la chanson attribue à ce personnage. Mais, à partir de ce point, le roman commence un récit qui lui paraît propre, ou du moins dont je ne trouve trace ni dans la vie latine ni dans la chanson. Le roi envoie dans les terres de Girart un messager, Gui de Montmorenci, qui a pour mission de détacher les hommes de Girart du parti de leur seigneur. Il réussit en n’épargnant pas les promesses ni les dons. Girart, qui était à Toulouse (p. 54), ne tarde pas à apprendre que le roi a occupé le comté de Sens, Roussillon, et une grande partie de sa terre. Berte cependant l’engage, en un long et fasti-

  1. p. 26, l’auteur du roman, parlant du mont Laçois, ajoute ceci à sa matière :

    On y puet bien veoir l’espée saint Marcel
    Et des belles reliques en haut, en habitacle,
    Ou lay en arriers ont esté fait bel miracle.