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Page:Meyer - Girart de Roussillon, 1884.djvu/309

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girart de roussillon

de la quatrième il a deux fils, les plus beaux qu’on ait vus. On le regarde en France comme l’homme le plus âgé, et c’est pourquoi on ne fait état d’aucun conseil au prix du sien, et, à la cour, on estime les autres moins qu’un ver de terre (?)...

108. Il y avait auprès de Charles environ cent riches barons : c’était la fleur du conseil de France, sans compter les simples chevaliers et la jeunesse. Ces derniers, Charles les renvoie du palais, et commande au portier de tenir la porte fermée sous peine d’avoir les yeux arrachés. Puis il ouvre la séance. « Que celui qui sait juger le droit commence. » Le premier, qui parla, ce fut le duc d’Ascance[1]. « Don roi », dit Thierri, « c’est vous qui avez commencé la querelle, quand vous avez pris Roussillon par votre orgueil : il n’y eut écu troué ni lance brisée : un gars de vilaine apparence vous le livra, qui maintenant pend et balance sur le pui de Montsorel. C’est bien fait si Girart en a pris vengeance, et Dieu vous l’a montré, lorsqu’ensuite vous avez livré bataille à Charles. »

109. Isembart de Riom[2] se leva de sa place. Il était père de Beton, frère de Genenc[3] : « Sire duc, je ne vous enlève point la parole, [mais] si Girart tient Roussillon de Charles, en refusant de relever son fief de lui il a eu tort. — Isembart, » dit Thierri, « ici je vous avertis : cette parole me semble......[4]. Charles tout le premier est venu sur lui, amenant au siège tant de combattants ; plus

  1. Ailleurs Ascane ; ici Ascance à cause de la rime.
  2. De Rion P. (v. 1146) ; d’Aunon Oxf. Le même que l’Isembert du § 36 ? Ici aussi il y a Isembert dans P.
  3. D’après P. (v. 1150) : « frère de Beton, père de Genenc. »
  4. Semble molt de belenc ; les deux mss. sont d’accord, il n’est donc pas légitime de corriger le texte, ce qu’a fait M. Hofmann, qui imprime d’edelenc, correction mauvaise à tous égards. Mais que veut dire belenc, qui ne peut avoir, comme dans la vie de Sainte Enimie, le sens de « rocher » ? (Diez, Etym. Wœrt. II, c. au mot benc.)