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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/100

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jours de la gloire des arabes. Ce prince mit Abou-Mansour à la tête de astronomes qu’il avait rassemblés. Ce fut ce savant qui dirigea les observations de Bagdad et de Damas ; aussi lui attribua-t-on la Table vérifié, résultat des observations faites dans ces deux ville. L’astronomie n’occupait pas tout les moments d’Abou-Mansour ; il en consacrait quelques-uns à la littérature ; et il composa un Recueil des Vies des poëtes arabes, qui commence à Bachar-ben-Berd, et finit à Merowan-ben-Aby-Hafassah. Son fils a donné une suite à ce recueil. Abou-Mansour a en outre composé plusieurs ouvrages sur le motazélisme, dont il était sectateur. J-n.


ABOU-OSAIBAH (Aboul-Abbas-Muwaffec-Eddyn-Amhed), médecin arabe du 13e siècle, élève du célèbre Aben-Bitar (voy. dernier nom), est auteur d’une Histoire des Médecins, divisée en quinze chapitres ; le 1er traite de l’origine de la médecine ; le 2e des premiers médecins ; le 3e, des médecins nés après Esculape ; le 4e de l’école d’Hippocrate ; le 5e, de l’école de Galien ; le 6e, des médecins qui fleurirent à Alexandrie avant le mahométisme ; le 7e, des médecins arabes des premiers temps de l’hégire ; le 8e, des médecins syriens qui vécurent nous les Abbassides ; le 9e, de ceux qui traduisirent les livres grecs en arabe ; le 10e, des médecins de l’Irac, de la Chaldée et de la Mésopotamie ; le 11e, des médecins de la Perse ; le 12e, des médecins de l’Inde ; le 13e, des médecins africains ; le 14e, des médecins d’Égypte ; et enfin le 15e, des médecins de la Syrie. Cette simple notice suffit pour donner une idée de l’importance de cette biographie, et des connaissances de son auteur, mort en 1269. On la trouve manuscrite dans plusieurs bibliothèques de l’Europe. La bibliothèque royale en possède un exemplaire qui n’est pas complet. Doitius Freind, qui a profité de cet ouvrage, dit que ce n’est qu’une inutile rapsodie. Mais ce médecin anglais n’avait aucune connaissance des langues orientales, et s’était servi d’une mauvaise traduction latine faite par un Syrien. Le célèbre Jean-Jacques Reiske, très-versé dans les langues orientales, portent sur le recueil d’Abou-Osaïbah un jugement bien différent, dit qu’il contient beaucoup de traits historiques sur les médecins arabes, et plusieurs remarques intéressantes sur leur pratique. Abou-Osaïbah est encore auteur d’un traité de médecine. On trouve dans les Opuscula medica ex Arabum monumentis, ouvrage posthume de Reiske, la liste de tous les médecins dont sa Biographie contient la vie. L’éditeur Gruner nous apprend, dans une note, que Reiske en avait fait une traduction latine qu’il communiqua de son vivant à un médecin hollandais nommé Bernard. J-n.


ABOU-RYHAN, astronome et philosophe arabe. Son nom propre était Mohammed-ben-Ahmed ; il fut surnommé Al-Byrouny, parce qu’il était né dans la ville de Byroun. Pour se perfectionner dans l’astronomie, il parcourut l’Inde, et y passa quarante années. Il fut ensuite envoyé à la cour des sultans Mahmoud et Maçoud-Gaznevites, par Mamoun, roi du Khawarizme. Alfarabius et Aboulkhaïr l’y accompagnèrent. Avicenne ne voulut point se joindre à eux, parce qu’il craignait de disputer avec Abou-Ryhan, à qui les à qui les musulmans ont donné l’épithète de très-subtil (Al-Mohaocac). Abou-Ryhan est auteur d’une table astronomique, et d’une Géographie, qu’il dédia au sultan Maçoud ; cet ouvrage est souvent cité par Aboul-Féda. Il composa encore un Traité de chronologie, qui se trouve à la bibliothèque de l’Arsenal à Paris ; quelques traductions du grec, et un introduction à l’Astrologie judiciaire. Les Orientaux rapportent un grand nombre de fables pour prouver qu’Abou-Ryha avait le don de prédire l’avenir, il mourut l’an 330 de l’hégire (941 de J.-C.). J-n.


ABOU-SAID-MIRZA, arrière-petit-fils de Tamerlan, profita des guerres civiles qui éclatèrent l’an 853 de l’hégire (1449-50 de J.-C.), entre le sultan Oulough-Deyg, et son fils Abdallathyf, pour faire valolr ses prétentions a la souveraineté de la Transoxane et du Turkestan. Il s’empara d’abord de Samarcand ; mais il en fut chassé par la suite. Fait prisonnier ensuite per Abdallathyf, qui était monté sur le trône, il parvint à s’échapper, et reprit les armes à la mort de ce prince, qui eut lieu peu de temps après. Battu par Abdallah, frère et successeur d’Addallathyf, Abou-Saïd le vainquit à son tour dans une grande bataille où le sultan perdit la vie. Cet événement le rendit maître de la Transoxane et du Khoraçan ; mais il eut encore à combattre les enfants d’Abdallathyf, qui cherchaient à rentrer dans les possessions de leur père. Abou-Saïd les défit et força même à la paix Djehanchah, prince de la dynastie du Mouton Noir, qui, par une agression imprévue, avait envahi le Khoraçan. Ahou-Saïd, vainqueur, fit son entrée à Asterabad, et y fut proclamé sultan. Il tourna ensuite ses vues ambitieuses sur l’Irac et l’Azerbaïdjan, et s’avança avec une armée formidable vers ces deux provinces. Ses conquêtes furent rapides ; mais, ayant refusé de traiter de la paix avec Ussun-Cassan, ce prince parvint à s’emparer des défilés et à couper les vivres à l’armée d’Abou-Saïd, qui, pressé par la famine, fut obligé de se retirer, et tomba dans une embuscade en fuyant. Il fut pris et conduit devant Ussum-Cassan, qui le reçut d’abord avec égard, et voulait lui sauver la vie ; mais, d’après l’avis de ses ministres, il le fit périr peu de jours après, en 1469. Abou-Saïd était alors âgé de 42 ans, et en avait régné 20. Son empire s’étendait depuis Kachghar jusqu’à Tauris, et depuis les frontières de l’Inde jusqu’à la mer Caspienne. Son caractère était généreux, et il ne souilla son règne par aucun acte sanguinaire. Avec lui finit l’empire de Tamerlan. Il laissa onze enfants qui démembrèrent son héritage. J-n.


ABOU-TACHEFYN (Abdel-RahaCan-ben-Mouça), roi de Tlemsen, en Afrique, de la dynastie des Zyany, parvint au trône par un parricide, l’an 718 de l’hégire, 1318 de J.-C., et s’y affermit par ses libéralités. Sous son règne, l’agriculture fut honorée et les villes s’ornèrent de beaux édifices ; mais, aussi injuste envers ses voisins qu’il avait été cruel envers son père, Abou-Tachefyn s’empara, sous les plus frivoles prétextes, de la presque totalité des États du roi de Tunis. Ce prince implora le secours d’Aboul-Haçan, roi de Fez, qui se mit aussitôt en campagne. La terreur des armes de ce monarque lui soumit pres-