Aller au contenu

Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
150
ADA

voyé à Rome, chez son oncle, l’abbé Andrea Adami ; excellent musicien, attaché au cardinal Pietro Ottoboni. Ce prélat, le fit entrer au séminaire, où il fit tant de progrès, qu’au bout de deux ans il avait terminé son cours de physique. Mais alors il eut le malheur de prendra part à une espèce de révolte qui eut lieu dans le séminaire, et s’enfuit à Livourne, ou il s’enrôla sur un corsaire français. Il parcouru la côte de Barbarie, et assista à un combat que son vaisseau, réuni à d’autres de la même nation, livra aux Anglais, qui furent vaincus et conduits à Toulon. Il entra alors au service de France, et fut fait prisonnier, dans une bataille, par les Hollandais ; mais il trouva le moyen de s’évader et revint en France. Ennuyé de cette vie errante, après vingt-six mois d’absence, il songea à retourner dans sa patrie, et il obtint le pardon de son oncle ; le cardinal Ottoboni lui procura son congé. De retour à Rome, il s’appliqua à l’étude, principalement à celle de la langue grecque, dans laquelle il fit des progrès si rapides, qu’en moins d’un an il fut en état de corriger et de commenter les auteurs avec une facilité étonnante. Les langues hébraïque, arabe et syriaque devinrent aussi l’objet de son application. Sa réputation engagea, en 1717, le cardinal Imperiali à lui confier la garde de sa nombreuse bibliothèque ; et il remplissait cette charge lorsqu’il fut enlevé aux lettres. Il mourut à 28 ans, le 9 janvier 1719, d’une maladie de poitrine, suite de sa trop grande application, et fut enterré à Rome, dans l’église de St-Laurent in Damaso. Il a laissé un savant ouvrage qu’il fit imprimer à Rome, en 1716, in-4o, sous ce titre : Leonardi Adami Volsiniensis τοῦ ἐν Ἀρϰᾶσιν Philoclis Æpei Arcadicorum volumen primum. Ce 1er volume est dédié au cardinal Ottoboni, qui avait fait les frais de l’impression. Il contient, en quatre livres, l’histoire de l’Ardie, depuis les temps les plus reculés jusqu’au règne d’Aristocrate le jeune, son dernier roi. Cet ouvrage est tellement rempli d’érudition, et renferme un si grand nombre de passages d’auteurs anciens, que Jacopo Facciolati, ami d’Adami, le comparait à une ville dans laquelle il y avait plus d’étrangers que de citadins. Nom seulement Adami y a réuni avec le plus grand soin tous les passages relatifs à l’Arcadie ; mais, plus critique qu’historien, il les a discutés et corrigés, ce qui le force souvent à interrompre son récit. Son ouvrage contient d’excellents matériaux pour cette partie de l’histoire et pour celle de la Grèce entière. Le 2o volume devait comprendre le reste de l’histoire de l’Arcadie, depuis la 28e olympiade ; sa publication avait déjà été annoncée dans le tome 29 du Giornale de’ Letterati d’Italia ; mais la mort prématurée de l’auteur l’empêcha de le faire paraître. Adami avait entrepris d’autres ouvrages qu’il n’a pu achever, et dont il a légué les manuscrits au cardinal Imperiali. De ce nombre sont une Histoire du Péloponèse ; une édition en plusieurs volumes des Œuvres de Libanius, augmentée de divers Discours et Lettres inédits de cet auteur ; une édition de l’Histoire de Jornandès ; un recueil considérable d’inscriptions, la plupart inédites ; quatre livres de Varietate fortunæ, de Poggio de Florence ; enfin cinq Novelles qui manquent au code de Théodose. A. L. M.


ADAMI (Ernest-Daniel) naquit à Idung, dans la grande Pologne, le 19 novembre 1716, et, après avoir été correcteure et directeur de musique à Landshut, fut, depuis 1765, pasteur à Posmewitz ; dans la haute Silésie. Il a publié, en 1780, à Liégnitz, un ouvrage en allemand, sur le triple écho qui existe à l’entrée de la forêt d’Aderbach (dans le royaume de Bohême), 1 vol. in-4o, et en 1755, des dissertations sur les beautés sublimes du chant dans les cantiques du service divin, in-8o, Leipsick, 1755. On ignore l’année de sa mort. P-x.


ADAMI (André), maître de la chapelle pontificale, au commencement du 18e siècle, publia un ouvrage ayant pour titre : Osservazioni per ben regolare il coro dei cantori della capella pontificia, lanio nelle funzioni ordinarie che straordinarie, 1 vol. in-4o, Rome, 1711. Cet ouvrage, assez curieux, renferme les portraits de douze principaux chanteurs de la chapelle pontificale, avec des notes sur leur vie. P-x.


ADAMI (Antoine-Philippe), littérateur, naquit vers 1720, à Florence, d’une famille patricienne. Son frère, le P. Raimondo, servite, devint professeur à Pise, et fut l’un des rédacteurs du Giornale dei letterati. Philippe embrassa l’état militaire, et, dans les loisirs que lui laissaient ses fonctions, cultiva la philosophie et les lettres, ce qui lui mérita la bienveillance du grand-duc, lequel le nomma chevalier de St-Étienne. Il avait formé le projet de donner la collection des historiens de Florence. En 1755, il en publia le prospectus[1]. La même année, il fit imprimer à Rome, format in-4o, la 1er édition de la Cronica delle cose d’Italia, de Paolino Pieri. Cette chronique, qui s’étend de 1080 à 1305 est assez curieuse ; mais elle diffère, sur plusieurs faits, de l’histoire de Jean de Villani. La poésie occupa les dernières années d’Adami. Il travaillait à une tragédie de la Conjuration des Pazzi[2], quand il fut enlevé par une mort prématurée, vers la fin de l’année 1761. Il était membre de l’académie des Apatisti. Outre quelques opuscules sur l’agriculture et l’économie politique, on a de lui : 1o i Cantici biblici ed altri salmi della sacra Scriture, con i treni di Geremia, esposti in versi toscanï da un academico Apatista, Florence, 1748, in-4o. C’est la traduction d’après la Vulgate de tous les morceaux lyriques qui font partie du bréviaire romain. Elle passe pour fidèle, mais on reproche à l’auteur d’avoir trop peu soigné son stylo. 2o Dimostrazione dell’ estistenza di Dio, procata con quella della contingenza della materia, Livourne, 1753, in-8o. On trouve l’analyse de cet ouvrage dans le Journal étranger, août 1754. Le critique français en parle avec éloge. 3o Odi panegiriche a Cesare, Florence, 1755, in-fol. 4o Poesie, con una disserltzione sopra la poesia drammatica e

  1. Prospetto di una nuora compilazione della Storia Florentine da suoi principi sino all’ estinzione della casa de’ Medici, esposto in tre dissertazioni, Pise, 1756, in-4o.
  2. Ce sujet avait été traité, dès 1665, en italien, par Sebast. degli Antoni, noble vicentin, dont Maffei cite la pièce avec éloge. Albert a fait aussi une tragédie sur la conjuration des Pazzi.