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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/220

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LIA

la thériaque, loue Ælianus non-seulement comme le premier de ses maîtres, mais à cause de ses grandes lumières et de son habileté à traiter les malades. C. et A-n.


ÆLIUS SEXTUS PŒTUS CATUS, jurisconsulte célèbre, vécut dans le 6e siècle de la fondation de Rome, fut successivement édile, consul et censeur, et donna son nom à une partie du droit romain. Lorsque Cnæus Flavius divulgua les formules et les fastes, les patriciens, pour conserver le droit d’en être toujours les seuls dépositaires, en composèrent de nouvelles, et les cachèrent avec plus de soin. Mais Ælius, étant édile, parvint à se les procurer et les divulgua à son tour. Ces dernières formules, rendues publiques, retinrent le nom de droit Ælien, comme celles que Flavius avait communiquées retinrent le nom de droit Flavien. Au reste, il paraît constant, malgré l’opinion de Grotius et de Bertrand, qu’Ælius est aussi l’auteur de l’ouvrage appelé Tripartites d’Ælius. Cet ouvrage, qui était comme l’origine, et pour ainsi dire, la naissance du droit, s’appelait Tripartites, parce qu’on y trouvait, 1o le texte de la loi ; 2o son interprétation ; 3o sa formule, ou legis actio, c’est-à-dire la procédure à observer pour user du bénéfice de la loi. Nommé consul, l’an 536 de la fondation de Rome, à la fin de la seconde guerre punique, Ælius se fit remarquer par la rigidité de ses mœurs, mangeant dans de la vaisselle de terre, et refusant les vases d’argent que lui offraient les ambassadeurs étoliens. Parvenu à la censure avec M. Céthégus, il assigna au sénat, dans les jeux publics, une place distincte de celle du peuple. M-x.


ÆLST (Guillaume van), natif de Delft en Hollande, peignait avec beaucoup de vérité et de naturel des fleurs et des fruits. Dans sa jeunesse, il se rendit en France pour s’exercer dans son art ; de là, il alla à Rome, et y fut accueilli par plusieurs personnes de distinction. En 1656, il retourna dans sa patrie, et s’établit à Amsterdam, où ses tableaux furent très-estimés ; les cabinets des amateurs dans cette ville en conservent encore plusieurs. Van Ælst connaissait son mérite, et ne craignait pas d’en convenir. Un des bourgmestres d’Amsterdam lui répondant avec hauteur dans une affaire qui intéressait vivement Ælst, celui-ci découvrit sa poitrine, lui fit voir une chaîne où pendait une médaille d’or qu’il avait reçue du grand-duc de Toscane, et lui dit : « Vous êtes venu au monde avec un sac d’argent, voilà tout votre mérite ; quant au mien, il est dans mes talents. » Ælst mourut en 1679. Il ne faut pas le confondre avec Évert, ou Éverard van Ælst, son oncle, également peintre, et natif de Delft. Ce dernier, né en 1602, excella dans la représentation des petits objets, tels que fruits, herbes, oiseaux morts, cuirasses et armes polies. Il avait le talent de rendre avec une grande vérité les plus petits détails. Il mourut en 1658. D-g.


ÆMILIANUS. Voyez les Émilien.


ÆMILIUS. Voyez les Émile.


ÆMILIUS (Antoine), professeur d’histoire à l’académie d’Utrecht, naquit à Aix-la-Chapelle, en 1589. Son père, Jean Meles, était d’Hasselt ; mais, ayant embrassé la religion réformée, il fut obligé de se retirer d’abord à Aix-la-Chapelle, ensuite à Dordrecht. Antoine fit une partie de ses études sous Gérard Vossius, recteur de Dordrecht, qu’il remplaça ensuite. Il employa alors une grande partie de son temps à commenter et à expliquer les Annales de Tacite. Il fut lié avec Descartes, dont il embrassa la philosophie, et mourut en 1660. Il a laissé un Recueil de harangues et de vers altins, 1651, in-12, qui ne sont pas sans mérite. — On connait aussi un autre Æmilius (Georges), proprement Œmler, né Mansfeld, en 1517, parent de Luther, et dont on a aussi des poésies latines : il a traduit les Évangiles en vers héroïques : Evangelica heroico carmine reddita, 1509, in-8o, réimprimés plusieurs fois. G-t.


AENAE (Henri), né en 1743, à Oldemardum dans la Frise occidentale, mourut à Amsterdam en 1812. Il fit ses études à Francker, passa maître ès arts à Leyde en 1769, et soutint une thèse sur le phénomène de la congélation, qui lui valut le titre de docteur en philosophie. Plus tard il fut appelé à la Haye auprès du gouvernement, et chargé de plusieurs missions diplomatiques dans le midi de l’Europe. En 1795 il fit partie de l’assemblée des savants français et étrangers réunis à Paris pour établir l’uniformité des poids et mesures. Dans les dernières années de sa vie, il remplit successivement les fonctions d’inspecteur des poids et mesures et de membre de la commission générale de la marine. On a de lui quelques écrits estimés sur les sciences technologiques, parmi lesquels on remarque ceux qui traitent de la roue hydraulique d’Eckhard, des ailes de moulin à vent de Dyck, des instruments d’astronomie inventés par van Adam, et de l’emploi du vernier. Son rapport adressé au gouvernement de Hollande, sur les améliorations à introduire dans le système des poids et mesures, mérite aussi d’être mentionné. M-a.


ÆNAS-SYLVUS. Voyez Pie II.


ÆNESIDÈME, philosophe pyrrhonien, de Gnossus, dans l’île de Crète, fut disciple d’Héraclide du Pont, et contemporain de Cicéron. On lui donne quelquefois le surnom d’Alexandrie, parce qu’il enseigna la philosophie à Alexandrie. Ænesidème fut le restaurateur de la secte de Pyrrhon, qui, depuis la mort de Timon de Phliase, était peu considérée. Il écrivit, au rapport de Diogène Laerce, huit livres de la Philosophie sceptique, dont il ne nous reste qu’un extrait dans Photius. Il paraît avoir encore été très-partisan des opinions d’Héraclite. On ignore l’époque de sa mort. D. l.


ÆPINUS (Jean), célèbre coopérateur de Luther, né en 1499, dans la Marche de Brandebourg, mort le 13 mai 1553 ; son nom de famille était Huck ou Hack. Hoch (haut), qu’il changea en Αἰπεινὸς ; de Αἰπύς (élevé), selon l’usage des savants de son temps. Étant entré dans l’ordre de St-François, il quitta l’Angleterre, où il se trouvait lorsqu’il fit ses vœux, et alla recommencer ses études théologiques sous Luther, à Wittenberg. Ayant adopté les opinions et