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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/275

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AHL

des traductions de morceaux d’Euripide, de Pindare, de Catulle, de Virgile, d’Ovide, de Juvénal, de Claudien, de Camoens, de Shakspeare ; séparément celles des Hymnes et des Épigrammes de Callimaque, avec des notes (Berlin, 1794); des Satires de l’Arioste (ibid., 1794); de Saint-Léon, roman de Godwin (Hambourg, 1800); de poésies portugaises de divers auteurs (Gedichte aus dem Portug. uberseizt, Oldenbourg, 1806, in-4o). Le plus important de tous ses travaux de ce genre est sa traduction en vers des poésies d’Ossian, d’après le texte gaélic. L’Allemagne possédait déjà cinq traductions complètes de l’Ossian de Macpherson mais aussitôt que la société écossaise de Londres eut fait connaître au public les textes originaux qui mettaient l’authenticité de ces poésies à l’abri de toute atteinte, Ahlwardt se mit à les étudier, et quelques mois lui suffirent pour donner un échantillon du travail qu’il projetait, sous ce titre : Probe einer neuen Uebersetzung der Gedichte Ossian’s, aus dem Gaelischen original, Oldenbourg, 1807, in-4o de 44 pages. Dans une préface intéressante, l’auteur donnait l’analyse du bel ouvrage qui venait de paraitre sous les auspices de l’Highland society (voy. Ossian), et fournissait des preuves nombreuses de la déplorable infidélité avec laquelle Macpherson avait rempli ses devoirs de traducteur ; puis il offrait, comme spécimen de son travail, la tracduction en vers du septième chant de Témora, avec des notes. Cet essai fut encouragé, et, après quatre ans de veilles laborieuses, l’auteur mit au jour son grand ouvrage : Die Gedichte Oisian’s ; aus dem Gaëlischen in sylbenmasse des originals, Leipsick, 1811, 3 vol. in-8o. Pour rendre cette traduction complète, il y a fait entrer, d’après Macpherson, les onze fragments dont le texte original est perdu ; elle est précédée d’une savante préface, dans laquelle Ahlwardt expose en détail le système métrique des poésies gaéliques ; rectifie et complète, sous quelques rapports, les recherches auxquelles la société écossaise s’était livrée pour éclaircir ces poésies, et fait connaître son système de traduction. Ce système est celui de la littéralité la plus absolue, non seulement dans la représentation du sens de l’original, mais dans celle de ses formes métriques : pensées, tournures, expressions, quantité, tout y est rendu aussi fidélement que le calque rend les traits du dessin. Ce qu’un tel travail a pu perdre en inspiration poétique, il le gagne en utilité scientifique ; et la traduction d’Ahlwardt devra être consultée à l’égal de la version littérale[1] latine de Marfarlan et de la traduction anglaise dont le docteur Thomas Ross a donné l’essai, par tous ceux qui voudront pénétrer un peu avant dans l’intelligence de ces précieux écrits des chants des bardes calédoniens. — Ahlwardt a publié d’autres ouvrages, qui tous sont écrits en allemand : 1° Pour l’éclaircissement des idylles de Théocrite Rostock, 1792. 2° Remarques sur le psaume 22, verset 50, Oldenb., 1805, in-4o. 3° Observations grammaticales sur les noms collectifs de la langue latine, ibid., 1804, in-4o. 4° Remarques sur l’Illiade d’Homére, liv. 15, v. 18-21, sous le rapport de la césure du vers hexamètre, ibid., 1805, in-4o. 5° Remarques sur quelques endroits des poëtes grecs, principalement sous le rapport de la prosodie, ibid., 1798, 1801-1802, 1807, in-4o. Il a eu l’honneur de poser le premier, dans ces opuscules académiques, quelques-uns des principes qui ont été depuis généralement adoptés par les nouveaux métristes. 6° Supplément au dictionnaire grec-allemand de Schneider, ibid., 1808, in-4o; — second supplément, etc..., Greifswald, 1813, in-4o. 7° Grammaire de la langue gaélique, dans les Tables de comparaison des langues-mères de l’Europe, publiées par J.-Sev. Vater, Italie, 1822 (voy. Vater). 8° Essai pour l’éclaircissement du poëme des Niebelungen, d’après une source non encore explorée, dans les Archives de l’Académie de Greifswald, t. 1, p. 99-105. 9° Une édition de Pindare, à l’usage des universités, Leipsick, 1820, grand in-8o. Ce n’est guère qu’un spécimen d’une grande édition critique que préparait Ahlwardt, et que les maux d’yeux dont il fut presque continuellement affligé pendant les vingt-cinq dernières années de sa vie l’ont empêché d’achever. Celle-ci contient le texte et la collation des variantes, mais n’est pas très-soignée ; imprimée loin de l’auteur, elle n’a point de correction, et la notation complète de la prosodie pindarique, qui seule pourrait lui donner quelque prix, parait n’avoir été entreprise que pour attaquer le travail de Bœrkh sur le même sujet. Ahlwardt a rédigé pour divers journaux des extraits critiques et des analyses d’ouvrages : il a laissé des manuscrits dont plusieurs pouvaient être livrés à l’impression, et parmi lesquels il convient de distinguer des matériaux et des collations pour une nouvelle édition de Terentianus Maurus ; un travail sur les tragiques grecs, et un dictionnaire portugais allemand, auquel il avait consacré beaucoup de recherches. Enfin les deux opuscules publiés à Berlin, en 1793 sous le nom de Hagemeister, qui les avait commencés : Gustave Wass, portrait historique, traduit des Révolutions de Suède de Vertot, avec des remarques critiques ; et Dom Juan de Bragance, traduit des Révolutions de Portugal de Veript, avec des notes et des corrections tirées des auteurs italiens, espagnols et portugais, sont dus en très-grande partie à la plume d’Ahlwardt. F-ll.


AHMED-BEN-FARES, surnommée El-Razy, lexicographe et jurisconsulte arabe, fut contemporain du célèbre Djewhary. Outre plusieurs ouvrages sur la jurisprudence, il est encore auteur d’un dictionnaire arabe, intitulé : Moudjmil-Alloghat, qui existe en manuscrit, à la bibliothèque de Leyde et à la bibliothèque Bodléienne. Golius, qui s’en est servi pour son Dictionnaire arabe, le croit antérieur à celui de Djewhary. Ahmed habita longtemps Hamdan, et mourut dans cette ville, l’an 390 de l’hégire (999 de J.-C.) J-n.


AHMED-BEN-MOHAMMED (Abou-Amrou), natif de Djaën, fut le premier arabe espagnol qui composa de petits poèmes épiques dans le goût des

  1. Et non pas libre, comme on l’a dit dans une note de l’article Macpherson, t.26 p. 74, M. Brunet (Max. du libr., II, 595), a fait la même faute