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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/289

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AIK

naturelle à la poésie, in-12. ─ Le Calendrier de la nature, in-12. ─ Traduction anglaise de Tacite : des mœurs des Germains et Vie d’Agricola, 1815, in-8o, avec carte. Aikin n’alla pas plus loin, dès qu’il sut que Murphy traduisait le même historien. ─ England delineated, 2 vol. in-8o, système de géographie très-estimé, imprimé plusieurs fois. ─ Poesis, 1 vol. in-12. — Lettres sur la poésie anglaise, adressées par l’auteur à une de ses nièces, 2e édition, 1807, in-12. — Esquisse du caractère et des services publics de John Howar, 1790, trad. en français par Boulard, in-12. ─ Lettres d’un père à son fils, sur divers sujets relatifs à la littérature et à la manière de se conduire dans le monde, 2 vol., 1793-1799, réimprimées en 1806. Ces lettres sont, de toutes les productions d’Aikin, celle que les Anglais estiment le plus. Une grande diversité de sujets intéressants y sont traités avec beaucoup de sens et de bonne foi. Le père exhorte son fils à ne pas trop craindre de se faire des ennemis : c’est en effet souvent le partage de la vertu. On en trouve une analyse en français dans un des cahiers du Spectateur du Nord, qui contient aussi la traduction de quelques morceaux des Mélanges, notamment : Recherches sur le genre de malheurs qui excitent des sensations agréables. — Les Mémoires de Huet, trad. en anglais, avec des notes, 1810, 2 vol. in-8o. — Essais littéraires, 1811, in-8o.— Vies de Selden et d’Usher, 1812, in-8o. — Les Saisons, de Thomson, 1793, in-8o ; l’Essai sur l’homme, de Pope, 1796, in-12 ; les Poésies de Green, auteur du Spleen, 1796, in-12 ; les Œuvres poétiques de Goldsmith, 1796, in-12, ont été enrichies d’essais critiques dus à J. Aikin. Ces introductions ont été reproduites, en 1829, dans l’édition des œuvres choisies des poëtes anglais. — Poésie vocale, ou Recueil de chansons, Londres, 1810, in-8o. Aikin avait l’habitude d’écrire, à la fin de chaque année, des notes sur les événements historiques ; c’est de ces matériaux qu’il composa les Annales du règne de Georges III, ouvrage dont on a loué l’impartialité. On en a fait une nouvelle édition où le récit est prolongé jusqu’à la fin du règne. M. Eyriès en a publie une traduction française. L.


AIKMAN (Guillaume), peintre écossais, né en 1682. Après avoir puisé les principes de son art dans l’étude des grands maîtres en Italie, et fait quelque séjour en Turquie, il revint en Écosse, et passa ensuite en Angleterre, où il trouva un généreux protecteur dans le duc d’Argyll. Il est estimé de ses compatriotes pour la grâce et l’élégance de ses compositions On a conservé de lui, entre autres ouvrages, des portraits des personnages les plus distingués de son temps. Il fut l’ami des premiers poëtes de sa nation ; et, quel que soit son rang parmi les artistes, on lui doit de la reconnaissance pour avoir le premier fait connaître et encouragé le mérite naissant du poëte Thomson. Aikman mourut en 1731. Plusieurs poëtes anglais ont célébré dans leurs vers ses talents et ses excellentes qualités. Thomson a fait, un poëme touchant sur sa mort. S-d.


AILHAUD (Jean), chirurgien, né à Lourmian en Provence, ne doit sa célébrité qu’a la poudre purgative qui porte son nom et dont il se disait l’inventeur. On prétend qu’il avait obtenu le secret de la fille d’un chirurgien-major. Ailhaud en fit les premiers essais à Cadenet., petit village de Provence qu’il habitait, et employa le gain de ce débit à se faire recevoir docteur à Aix. Méconnaissant les premiers principes de son art, qui rejette toutes les applications exclusives, il se rangea parmi les charlatans, les médecins spécifiques, et eut recours à toutes les petites menées de l’intrigue pour assurer à sa poudre un emploi universel. Il se procura un privilège exclusif pour la faire débiter, et établit à cet effet des bureaux dans les principales villes du royaume. Pour lui donner encore plus de vogue, il publia, en 1738, un Traité de l’origine des maladies et des effets de la poudre purgative, en latin et en français. Il en donna une seconde édition, augmentée, en 1742. Le succès de cette poudre fut tel, qu’elle lui valut des sommes immenses, avec lesquelles il acheta des terres considérables, et devint un des plus grands propriétaires de Provence. On n’en sera pas surpris, quand on saura qu’un paquet de poudre, qu’il vendait un louis, lui coûtait deux liards. Fidèle au système qui l’enrichissait, Ailhaud rapporta dans ses écrits toutes les maladies à une cause unique, et proclama sa poudre (qui n’était autre chose qu’un mélange de résine, de scammonée et de suie) le remède par excellence ; suivant l’usage des charlatans, il fit imprimer à la suite de ses ouvrages un grand nombre de lettres des malades qu’il avait séduits. Paris fut aussi le théâtre de ses empiriques travaux. Il mourut à Aix, en 1756, à 82 ans. — Son fils, Jean-Gaspard AILHAUD-CASTELET, baron de la Pellet, acheta une charge de secrétaire du roi, et mourut le 22 septembre 1800. Il avait publié : 1o Médecine universelle prouvée par le raisonnement, ou Précis du traité de J. Ailhaud, 1760, in-12 ; 1764, 5 vol. in-12 ; 2o Lettres à M. Barbeu-du-Bourg, au sujet de la poudre purgative, 1762, in-12 ; 3o l’Ami des Malades, ou Discours historiques et apologétiques de la poudre purgative, 1765, in -12 ; 4o Traité de la vraie cause des maladies, et Manière la plus sûre de les guérir par le moyen d’un seul remède, 1776, in-12[1]. C. et A-n.


AILLAUD (Pierre-Toussaint), né à Montpellier en 1759, embrassa l’état ecclésiastique, et, après avoir professé la rhétorique au collège de Mautauban, devint bibliothécaire de cette ville, où il est mort en 1826. On a de lui 2 1o Apothéose de Thérésine, poême élégiaque en cinq chants, Montauban, 1802, in-8o. 2o L’Égyptiade, poème héroïque en douze chants, Toulouse, 1802, in-8o ; nouvelle édit., Paris, 1813, in-8. Le sujet de ce poème est l’expédition de Bo-

  1. On a dit que cette poudre était un mélange de résine, de Scammonée et de suie. Je crois être sûr qu’il n’y entre pas de suie, mais du pain brûlé pulvérise. Quelque idée qu’on ait de la poudre d’Ailhaud, il est certain que c’est le médicament qui a le mieux réussi a l’équipage du chevalier de Boullers au Senégal. Quant aux ouvrages qu’on attribue a Ailhaud le fils, pas un seul n’est de lui : ils sont de ses amis ou de quelques zélés partisans de sa poudre. L’Ami des malades, par exemple, est d’un curé du diocèse d’Autun, qui en distribuait beaucoup et gratuitement aux pauvres de sa paroisse. Z.