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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/389

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ALD

jeta dans le parti des Colonne, ennemis du pape ; mais il mourut cette année-là même, 1527, n’étant âgé que de 40 ans. Le plus célèbre de ses ouvrages est son dialogue intitulé : Medicis legatus, sire de Exilio, imprimé d’abord à Venise, chez Alde, 1522, in-4o. L’élégance avec laquelle il est écrit donna lieu à une accusation grave contre l’auteur ; on prétendit qu’il avait trouvé, dans une bibliothèque de religieuses dont il était médecin, le seul manuscrit qui existait encore du traité de Cicéron de Gloria ; qu’il l’y avait pris, en avait fondu les plus beaux passages dans son dialogue, et l’avait ensuite supprimé, pour qu’il ne restât aucune trace de ce larcin. Paul Manuce fut le premier à former cette accusation, qui fut répétée par Paul Jove, et ensuite par plusieurs autres auteurs. Quelques-uns aussi ont défendu Alcyonius, surtout dans ces derniers temps. Le judicieux Tiraboschi, entre autres, après avoir examiné la question, dans le 1er vol. de l’Histoire de la littérature italienne, a démontré que cette accusation était dépourvue de vérité, et même de vraisemblance. Mencken a fait réimprimer le traité de Exilio en 1707, in-12, à Leipsick, avec les traités de Valérianus et de Tollius sur le malheur des gens de lettres, et d’autres écrits sur le même sujet, sous le titre commun d’Analecta de calamitate litteratorum. Alcyonius était d’un caractère mordant et satirique, et d’un amour-propre excessif, qui lui firent beaucoup d’ennemis. Giraldi a dit de lui, dans ses Dialogi de poetis nostr. temp., qu’il n’était pas moins impudent qu’imprudent. Nec pudens magis quam prudens. Pour prendre une idée juste de ce littérateur, il faut lire l’article très-soigné que lui a consacré le comte Mazzuchelli, dans ses Scrittori italiani, et le passage de Tiraboschi, dont nous avons parlé plus haut. M. Coupé a donné en 1795, dans ses Soirées littéraires, une traduction du traité de Exilio. Alcyonius a tracé de main de maître trois caractères de Jean, de Jules et de Laurent de Medicis. G-é.


ALDEBERT. Voy. ADALBERT.


ALDEGATI (Marc-Antoine), professeur de poésie latine à Ravenne, en 1483, a laissé quelques poésies inédites. On cite une élégie latine, un poème latin, en douze livres, intitulé : Gigantomachia, conservé à Mantoue, dans la famille des Aldegati, et le commencement d’un autre poëme intitulé : Herculeidos, à la louange du duc de Ferrare, Hercule Ier, dont le manuscrit est à Modène, dans une bibliothèque particulière. Enfin, la bibliothèque Laurentienne, à Florence, possède de lui quatre livres d’élégies, dont le chanoine Bandini a donné une notice exacte, et quelques extraits dans son catalogue des manuscrits de cette bibliothèque. Cet auteur a cependant échappé à l’attention de Mazzuchelli. G-é.


ALDEGONDE (Sainte) naquit en 650 à Cousolre dans le Hainaut (aujourd’hui arrondissement d’Avesne). Son père, nomme Walbert, était du sang royal de France ; sa mère, Bertilie, appartenait aussi à une race illustre, et, selon quelques écrivains, à celle des rois de Thuringe. Déterminée à vivre dans le célibat religieux, elle quitta la maison paternelle et se réfugia après de sa sœur, Ste-Vaudru, qui venait de fonder un monastère à Mons, connu alors sous le nom de Châtteaulieu (Castri-Locus). Bientôt ses parents la rappelèrent, en promettant de lui laisser toute liberté de suivre les mouvements que Dieu lui avait inspirés. Elle demeura donc dans le châteaux de Cousolre, où elle continua de donner l’exemple de toutes les vertus. Après y avoir vu mourir saintement les auteurs de ses jours, elle se rendit à l’abbaye de d’Hautmont, prit le voile des mains de St. Amand, évêque de Maestricht, et de St. Aubert, évêque de Cambray. Ce fut alors qu’elle consacra sa fortune à l’érection d’un monastère de filles dans un lieu sauvage et inculte baigné par la Sambre. Telle est l’origine du célèbre chapitre des chanoinesses de Maubeuge. La fête de Ste. Aldegonde est célébrée le 30 janvier, jour anniversaire de sa mort, qui arriva, selon les Bollandistes, en 680, selon d’autres en 684, et selon d’autres encore en 689. Elle fut d’abord inhumée à Cousolre, mais en 690 les religieuses de Maubeuge obtinrent pour leur maison les dépouilles de la vénérable fondatrice. Le culte rendu dans le Hainaut à cette sainte est d’une haute antiquité, puisque son nom figure dans les calendriers du temps de Louis le Débonnaire cités par dom Luc d’Achéry (Spicilège, t. 10, p. 131), et dans le martyrologe d’Usuard, qui parut sous le règne de Charles le Chauve. On le trouve aussi dans l’ancien bréviaire d’Autun, dans le martyrologe romain et dans ceux de Raban et de Notker. Le testament attribué à Ste. Aldegonde est rapporte par Aubert Lemire (Diplomala Belgica, t. 3, p. 551 et suiv.), Si cet acte n’est pas faux, comme l’ont avancé quelques critiques, il est au moins suspect d’interpolation. On trouve dans les Bollandistes et autres agiographes plusieurs vies de Ste. Aldegonde, que Corneil Smet a commentées savamment dans les Acta sanctorum Belgii, in-4o. Bruxelles, 1783-1789, p. 291-313. Mabillon a fait imprimer une vie de Ste. Aldegonde, écrite l’an 900, par Huebaud, moine de St-Amand. André Triquet a publie : Sommaire de la vie admirable de la très-illustre princesse Ste. Aldegonde, miroir de vertus, patrone de Maubeuge, Liège, 1625. Cet ouvrage a eu sept ou huit éditions, sans compter une traduction latine qui parut à Tournay en 1666. La Vie de Ste. Aldegonde a été encore écrite par le jésuite Binet, Paris, 1625, in-12. On trouve l’histoire de Ste. Aldegonde, fille du duc Waubert, très-détaillée, dans l’Histoire du Hainaut par Jacques de Guyse, publiée en latin et en français par M. le marquis de Fortia, Paris, 1829, t. 6 et 7. La fondatrice des chanoinesses de Maubeuge est aussi l’héroïne d’une comédie (sérieuse) en vers français par Jean d’Ennetières, seigneur de Beaumez, Tournay, 1645, in-12. — Les religieux prémontrés de Tronchienne ou Dronghem, auprès de Gand, honoraient la mémoire d’une autre Ste. Aldegonde, fille de St. Bazin ; l’abbé Ghesquière a démontré qu’il fallait ajouter peu de foi aux actes de cette sainte et du prétendu roi son père. L. G.


ALDEGRÆF ou ALDEGREVEB, (Henri),