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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/392

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ALD

le nom d’Horius Farsesianus. aldini a donné d’assez bonnes figures de quelques-unes de ces plantes, et des descriptions exactes, mais surchargées d’érudition. Dans ce nombre, il y a un acacia, ou mimosa, auquel on a conservé lle surnom de Farnesians, qui rappelle la reconnaissance que l’on doit à la mémoire du cardinal Farnèse, protecteur et ami des savants, et qui indique le jardin où est arbre a été cultivé pour la première fois. Il est aujourd’hui naturalisé en Italie et dans les contrées méridionales de la France. L’auteur avait promis de publier beaucoup d’autres figures ; mais elles sont restées inédites. Il parait qu’Aldini ne fut que le prête-nom de cet ouvrage, et qu’il était réellement de Pierre Castelli, médecin de Rome, qui dit expressément dans la préface, qu’il à tout écrit : Omnia scripsi. D-P-s.


ALDOBRANDINI (Sylvestre), Florentin, professa quelque temps le droit à Pise, où il s’était formé à la jurisprudence à l’école de Philippe Decio et d’autres habiles maîtres. Il se trouva, par la suite, enveloppé dans les discordes civiles qui s’élevèrent à Florence. Ayant toujours été du parti opposé aux Médicis, quand cette famille resta maîtresse de la république, Aldobrandini fut forcé de s’exiler de sa patrie. Dépouillé de tous ses biens, il mena une vie errante, et remplit différents emplois d’auditeur, de gouverneur, de conseiller de plusieurs princes et de plusieurs cardinaux. Paul III l’appela à Rome, et le fit successivement avocat consistorial, avocat du fisc et de la chambre apostolique. Paul IV voulut aussi l’avoir pour un de ses conseils. Aldobrandini mourut à Rome, en 1558, à l’âge de 58 ans. Mazzuchelli, dans ses Scrittori ital., t. 1, part. 2, a donné fort exactement les titres de ses ouvrages de jurisprudence, et rapporté les magnifiques éloges que plusieurs écrivains ont faits de lui. Il laissa plusieurs enfants, presque tous distingués par leur savoir ; entre autres Hippolyte Aldobrandini, d’abord cardinal, et ensuite pape, sous le nom de Clément VIII, qui fit élever à son père un magnifique mausolée dans l’église de la Minerve ; et Thomas, qui est l’objet de l’article suivant. G-é.


ALDOBRANDINI (Thomas), fils de Sylvestre, et frère du pape Clément VIII. On ignore les circonstances de sa vie ; on peut seulement conjecturer, d’après des lettres de quelques-uns de ses contemporains, qu’elle fut assez agitée sous le pontificat de Pie IV ; sous celui de Pie V, il fut plus tranquille, et remplit, auprès de ce pape, l’emploi de secrétaire des brefs. Il mourut encore jeune, avant d’avoir pu mettre la dernière main à sa traduction latine des Vies des anciens philosophes, de Diogène Laërce, avec de savantes notes. Cet ouvrage fut publié à Rome, en 1594, in-fol., grec et latin, par le cardinal Pierre Aldobrandini, neveu de l’auteur. Plusieurs savants ont fait l’éloge de la traduction et des commentaires, entre autres, Isaac et Mérie Casaubon. On trouve, dans les lettres de Pierre Vettori, des traces d’un autre ouvrage de Thomas Aldobrandini : c’était une paraphrase latine du dernier livre d’Aristote, de physico Auditu Thomas avait envoyé ce travail à P. Vettori, pour lui demander ses conseils, et Vettori lui répond, en date du mois de février 1568, en lui donnant de grands éloges. Les notes de ce savant ont reparu dans le Diogène Laërce de Meibomius. — On compte plusieurs cardinaux du même nom et de la même famille. G-é.


ALDOBRANDINO, et, par abréviation, DINO, florentin, vécut aux 13e et 14e siècles. et mourut à Florence, en 1327. Il avait étudié en médecine, à Bologne, et y professa ensuite, jusqu’à ce que l’envie des autres professeurs, dont on désertait les écoles pour la sienne, le forçat d’en sortir, et d’aller enseigner à Sienne, d’où il ne voulut plus revenir. Il composa plusieurs ouvrages, particulièrement pour expliquer Avicenne, Galien et le traité d’Hippocrate, de la Nature du fœtus. Jean Villani, qui raconte sa mort, au livre 10e de son Histoire, fait un grand éloge de son savoir et de ses qualités morales. Il cultivait aussi les lettres. On a de lui un commentaire de la célèbre chanson de Gui Cavalcanti, sur l’amour. Le savant abbé Lami parle de lui dans ses Nouvelles littéraires, 1748. Voy. aussi les Éloges des illustres Toscans, t. 1 de l’édition de Lucques, 1771. G-é.


ALDRED, prélat anglais du 11e siècle, fut le premier des évêques de son pays qui entreprit le voyage de Jérusalem. Édouard le Confesseur lui confia ensuite une ambassade importante près de l’empereur Henri II. Aldred resta un an en Allemagne, et revint dans son pays, ou il possédait de riches bénéfices ; mais son ambition ne s’en contenta pas. Quatre ans avant son voyage de Jérusalem, il avait obtenu l’évêché de Worcester : il se fit donner encore l’administration de ceux de Wilton et de Hereford, et ensuite obtint l’archevêché d’Yorek, avec la permission de conserver, comme commendataire, l’évêché de Worcester. Guillaume de Malmsbury prétend qu’il ne dut cette faveur qu’à la subornation. Le pape, informé de cette simonie, montra beaucoup de répugnance à confirmer la nomination du roi. la conduite politique de l’archevêque Aldred ne fut pas plus exempte de reproches, et la versatilité de ses principes parut clairement lors des révolutions qui eurent lieu pendant la dernière partie de sa vie. À peine Édouard fut-il mort, qu’Aldred appuya les prétentions qu’Harold formait sur la couronne. Après la victoire remportée sur ce prince, par Guillaume de Normandie, à la fameuse journée d’Hastings, Stigand, archevêque de Canterbury, ayant refuse de couronner le vainqueur, Aldred se chargea de cette cérémonie. Lorsque les habitants d’York et des comtés du Nord, appuyés d’un corps de Danois, se déclarèrent en faveur d’Édouard Atheling, Aldred, soit par chagrin, soit par crainte, tomba malade, et mourut, l’an 1069. On trouve, dans un panégyriste d’Aldred, que ce prélat, qui avait lui-même consacré les prétentions de Guillaume, eut ensuite le courage de lui adresser en face de violents reproches, lorsque ce prince abusa de son pouvoir ; mais cette anecdote n’est rapportée par aucun des bons historiens de l’An-