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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/394

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ALD
Si bene quid memini, causœ sunt quinque bidendi

Hospitis adventus, præsens sitis, atque futura,

Aut vint bonitas, aut quzælibet altera causa.

Ce savant réunissait, à ses connaissances théologiques et littéraires, des talents peu communs comme architecte et musicien. Il a donné en latin des Eléments d’architecture. C’est sur ses dessins qu’ont été bâties la chapelle du collège de la Trinité et la place de Peckvater, à Oxford, ainsi que l’église de Tous-les-Saints. Il avait rassemblé une nombreuse collection des œuvres des plus célèbres compositeurs, tels que Palestrina, Carissimi, Vittoria, etc., sur lesquelles il arrangea les paroles anglaises des psaumes et de beaucoup d’antiennes. Il avait formé le projet d’écrire plusieurs traités sur la musique, et avait jeté ses idées dans plusieurs dissertations renfermées en deux recueils manuscrits qui ont été déposés dans la bibliothèque du collège du Christ à Oxford ; en voici les titres d’après Burney : 1° Theory of organ-building in which are given the measures and proportions of its several parts and pipes (Théorie de la construction de l’orgue) ; 2° Principles of ancient Greek music (Principes de l’ancienne musique grecque) ; 3° Memorandums made in reading ancient authors, relative to several parts of music and its effects (Extraits des anciens auteurs, relatifs aux diverses parties de la musique et de ses effets) ; 4° Uses to which music was applied by the ancient : (Usages auxquels la musique fut appliquée par les anciens) ; 5° Epithalamium ; 6° Excerpta from P. Menestrier, proportions of instruments ; exotic music (Extraits du P. Menestrier, proportions des instruments ; musique exotique) ; 7° Argument of ancient and modern performance in music : (Comparaison de l’exécution musicale ancienne et moderne) ; 8°, 9°, 10° et 11° ditto ; 12° Miscellanous papers concerning different points in the theory and practice of music (Papiers divers concernant différents points de la théorie et de la pratique de la musique} ; 13° On the construction of the organ (Sur la construction de l’orgue) : 14° Fragments of a treatise on counterpoint (Fragment d’un traité de contrepoint). Le docteur Aldrich a composé plusieurs offices pour l’Église et un grand nombre d’antiennes qui sont restées en manuscrits, et dont l’académie de musique ancienne de Londres possède une grande partie. Dans le Pleasant musical Companion, imprimé en 1726, on trouve deux morceaux de sa composition ; l’un : Hark the bonny Christ-church-bells ; l’autre intitulé : à smoking Catch, pour être chanté par quatre hommes fumant leur pipe, d’une exécution difficile et d’un effet piquant. Henri Aldrich mourut en 1710, à Oxford, âgé de 63 ans. Il avait demandé à être enterré, sans aucune pompe ni monument, dans la cathédrale de cette ville. F-T. S. et X-n.


ALDRIGHETTI, médecin de Padoue, enseigne pendant trente-quatre ans avec célébrité dans l’université de cette ville. Il abandonna les travaux du professorat pour se livrer exclusivement à la pratique, que réclamait la peste qui infestait son pays. Il en fut atteint lui-même, et mourut en 1631, âgé de 58 ans. Il a fait imprimer un traité des maux vénériens, d’après les instructions du professeur Hercule. Saxonia, sous ce titre : Luis veneræ perfectissimus Tractotus, ex ore Herculis Saxionæ, Potavani medici clarissimi, in academia Patavina ordinario loco professoris, excerptus, Patavii, 1597, in-4°. C. et A-n.


ALDRINGER (Jean), feld-maréchal sous le règne de l’empereur Ferdinand II, était d’une famille pauvre et obscure du Luxembourg. Après avoir été quelque temps domestique à Paris, il alla en Italie, et devint secrétaire du comte Jean Gaudentius de Madruz, qui commandait un régiment à Milan : il entra, peu de temps après, dans la maison de Charles de Madruz, évêque de Trente. Forcé d’en sortir, il se rendit à Inspruck, décidé à se faire soldat. Des recruteurs l’enrôlèrent, et sa bravoure, ses talents, le firent monter de grade en grade, jusqu’à celui de colonel. L’Empereur lui confia alors plusieurs emplois importants ; en 1625, il fut fait seigneur de Roschitz, et commissaire général auprès de l’armée de Wallenstein, dans la basse Saxe ; en 1629, il fut envoyé, avec le titre d’ambassadeur, aux négociations de Lubeck. Il passa en Italie pour faire la guerre au duc de Mantoue. et s’enrichit par le butin qu’il fit, en 1630, à la prise de cette ville. De retour en Allemagne, il servit dans l’armée de Tilly et dans celle de Wallenstein, se sépara bientôt de ce dernier, et fit une irruption en Bavière, où il emporta d’assaut Landsberg et Guntzbourg. Après la mort de Wallenstein, Ferdinand s’étant rendu lui-même a l’armée, Aldringer voulut défendre, contre les Suédois, le passage de l’Iser, près de Landshut : il n’y réussit pas : Landshut fut emporte, l’armée impériale prit la fuite, et Aldringer se noya dans l’Iser. On ignore si sa mort fut volontaire, ou s’il fut tué et jeté du haut du pont par les ennemis. G-t.


ALDROVANDE (Ulysse Aldrovandi), professeur à Bologne, né dans cette ville en 1522. d’une famille noble qui subsiste encore, et mort le 4 mai 1605, à l’âge de 78 ans, fut l’un des plus laborieux et des plus zélés naturalistes du 16e siècle ; il employa presque toute sa longue vie, et consuma sa fortune entière à recueillir les matériaux de sa grande histoire naturelle, voyageant en différent pays de l’Europe, et entretenant à ses frais plusieurs peintres et graveurs. On croit assez généralement qu’il mourut aveugle dans l’hôpital de Bologne ; mais on a contesté, depuis peu, cette dernière circonstance. En effet, il n’est pas probable que le sénat de Bologne, à qui il légua son cabinet et ses manuscrits, et qui consacra des sommes considérables pour terminer après sa mort la publication de son ouvrage, l’ait laisse, de son vivant, tout à fait sans secours ; sa veuve témoigne même expressément, dans la dédicace d’un de ses volumes, qu’il fut honoré et soutenu par les magistrats. On conserve encore au cabinet de l’institut, à Bologne, plusieurs des morceaux qui composaient le sien, et l’on y voit, dans la bibliothèque publique, les manuscrits qu’il a laissés, et dont le nombre est