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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/506

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dénouée ; l’Ècole des Bourgeois reparait souvent sur la scène. « Cette pièce, dit Laharpe, a peu d’intrigue ; mais il y a du dialogue et des mœurs… Le naturel elle a le comique y dominent ; on y remarque surtout une excellente scène, celle où l’homme de cour se concilie un moment M. Matthieu, son cher oncle. » On a de d’Allainval plusieurs autres ouvrages : *** Ana, ou Bigarrures calotines, 1732-33, quatre parties, in-12, rare ; Lettres à milord ***, au sujet de Baron et de la demoiselle Lecouvreur, 1730, in·12 ; Éloge de Car,1731, in-12 ; Almanach astronomique, géographique, et, qui plus est, véritable ; et Anecdotes de Russie, sous Pierre Ier. 1745, 2 parties in-12o. En 1743, il donna une édition corrigée et augmentée de l’ouvrage du P. Rigord, jésuite, ayant pour titre : Connaissance de la Mythologie, par demandes et par réponses ; et, en 1745, une nouvelle édition des Lettres du cardinal Mazarin, 2 vol. in-12. A-G-r.


ALLAIRE (Julien-Pierre), né à St-Brieux, le 20 janvier 1742, fut, après avoir fait ses études dans les mathématiques, la jurisprudence et l’administration, nommé à vingt-quatre ans receveur général des domaines et bois de la généralité de Limoges. et devint peu après régisseur, puis administrateur général jusqu’à l’époque de la révolution. Privé alors de son emploi, il se retira dans un domaine qu’il possédait dans le département de la Marne, et s’y occupa d’agriculture, de l’organisation de l’administration forestière, le ministre des finances le nomma l’un des administrateurs généraux, et, dans cette place qu’il a conservée jusqu’à sa mort (26 janvier 1816), il a rendu de grands services à cette branche importante de l’administration. Il était charge spécialement du contentieux et du repeuplement des bois. Allaire était membre de la société d’agriculture du département de la Seine, presque depuis l’origine de cette compagnie. Nous ne connaissons de cet agronome aucun ouvrage imprimé. Il avait fait en 1814, dans les forêts des rives du Rhin, un voyage dont il est à regretter que la relation n’ait pas été rendue publique, M. Silvestre lui a consacré une notice insérée dans les Mémoires de la société d’agric. de la Seine, année 1816. F-ll.


ALLAIS (Denis Vairasse d’) existait vers la fin du 17e siècle. Selon les uns, il ne s’appelait Allais que parce qu’il était de la ville d’Allais, Languedoc ; selon les autres, il était d’une famille de cette province, et parent d’un baron d’Allais qui vivait peu de temps après lui, et fut commandant des armées du roi. Prosper Marchand a, dans son Dictionnaire historique près de dix pages à Allais, tout en disant qu’on n’en connait qu’imparfaitement l’histoire. On a d’Allais : 1° Grammaire méthodique, contenant les principes de cet art et les règles les plus nécessaires de la langue française, 1681, in-12, ouvrage vanté par l’abbé de la Boque (dans le Journal des Savants), mais où l’on trouve plus d’une locution vicieuse ; 2° Courte et méthodique Introduction à la langue française (en anglais). 1683. in-12 : c’est un abrégé de sa grammaire ; 3° Histoire des Sevarambes, 1re partie, 1677, 2 vol. in-12 2e partie, 1678 et 1679, 3 vol. in-12 ; nouvelle édition, Bruxelles, 1682, 5 vol. in-12 ; Hollande, 1716, 2 vol. in-12 ; réimprimée dans la collection des Voyages imaginaires, in-8o. Ce n’est que dans les deux premières éditions qu’on trouve la dédicace à Pierre-Paul Riquet. L’Histoires des Sevarambes est un roman politique ; il a été traduit en plusieurs langues. A. B-t.


ALLAIS DE BEAULIEU. VoyezBeaulieu.


ALLALEONA. Voy. Alaleona.


ALLAM (André), sous-principal du collège de St-Edmond, à Oxford, se fit d’abord Connaître par des éditions de plusieurs ouvrages de ses compatriotes, qu’il orna de préfaces et de notes intéressantes, surtout par celle du Théâtre historique et chronologique d’Elvicus, augmenté d’un supplément, Londres, 1687, in-fol. Allam publia en anglais la Vie d’Iphycrate, d’après le grec de Plutarque : il aida le savant Wood dans son grand ouvrage de Athenæ Oxionienses. Sa mort prématurée, en 1685, lorsqu’il n’avait encore que 30 ans, l’empâcha d’exécuter un ouvrage important, qu’il avait entrepris, sous ce titre : Notitia Ecclesiæ anglicanæ. Il s’était aussi occupé de la controverse avec les catholiques et les presbytériens. Il n’eut pas le temps de livrer au public ses traités sur ces matières. C’était un homme dont les vertus et la modestie égalaient le savoir. T-d.


ALLAMAND (Jean-Nicolas-Sébastien), savant modeste et laborieux, naquit à Lausanne en 1713 et non en 1716, comme le dit Barbier dans l’Examen critique des Dictionnaires. Ayant achevé son cours de théologie dans sa ville natale, il fut admis au ministère évangélique, et reçut une vocation pour Leyde[1], dont l’université jetait alors un grand éclat. La facilité qu’il trouvait à suivre les leçons de tant d’habiles professeurs développa son goût pour les sciences, et il acquit bientôt des connaissances très-étendues. dans la physique, la chimie, l’histoire naturelle et les mathématiques. Ses heureuses dispositions et la douceur de son caractère lui méritèrent l’amitié du célèbre S’Gravesande, qui lui confia l’éducation de ses enfants. À laquelle il ne pouvait veiller lui-même, et le chargea plus tard de l’exécution de ses dernières volontés. Après la mort de S’Gravesande, Allamand se présenta pour concourir à la chaire de philosophie de l’académie de Franeker, et l’obtint ; mais les curateurs de l’université de Leyde s’opposèrent à son départ, en lui proposant la même chaire avec un traitement plus considérable. Il en prit possession le 30 mai 1749, par un discours dans lequel il fit un juste éloge de S’Gravesande, son prédécesseur et son maître chéri. Quelques années après, il joignit à la chaire de philosophie celle d’histoire naturelle. Cette double tâche ne l’empêcha pas de continuer les travaux dont il était chargé. Le savant bibliographe Prosper Marchand lui avait, ainsi que S’Gravesande, légué le soin de publier les

  1. Barbier, dans l’ouvrage déjà cité, dit qu’Allamand exerça les fonctions de ministre dans sa patrie. Mais ce dut être bien peu de temps, puisqu’il n’avait pas vingt-deux ans à l’époque de son départ pour la Hollande.