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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/553

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ALS

toutes les sciences et de tous les arts. 4o Thesaurus chronologiæ, Herborn, 1624, 1628, 1637, 1650, in-8o. La chronologie était trop imparfaite du temps de l’auteur pour qu’il pût faire quelque chose de bon. 5o De Mille Annis, 1627, in-8o, traité qui a pour objet de soutenir le systèmes des millénaires. Il y fixait à l’année 1694 le commencement du règne de Jésus-Christ sur la terre. Sa fille et son gendre furent ses seuls prosélytes. Alstedius était un écrivain infatigable ; ce qui avait fait trouver dans son nom l’anagramme seulitas (activité). Il avait composé un très-grand nombre d’ouvrages, dont on trouve la liste dans le P. Niceron, t. 41. L’événement le plus remarquable de sa vie est d’avoir assisté au synode des théologien réformés à Dordrecht. A. B-t.


ALSTON (Charles), médecin et botaniste, né en 1683, dans l’ouest de l’Écosse. Son père était médecin, et allié à la famille Hamilton. Alston fit ses études avec succès à l’université de Glasgow. À la mort de son père, la duchesse d’Hamilton le prit sous sa protection : elle désirait qu’il se destinât au barreau ; mais son goût pour la botanique et la médecine l’entraîna irrésistiblement. Il se rendit à Leyde, à l’âge de trente-trois ans, pour profiter des leçons de l’illustre Boerhaave. Là, il se lia étroitement avec son compatriote le docteur, Alexandre Monro. De retour dans leur patrie, ils réunirent leurs efforts pour faire fleurir l’étude de la médecine dans l’université d’Édimbourg où ils étaient professeurs. Ils s’associèrent des coopérateurs qui avaient, comme eux, des talents et du zèle, et parvinrent à rendre cette université une des plus célèbres écoles de médecine de l’Europe. Alston se chargea d’enseigner la botanique et la matière médicale ; et il continua jusqu’à sa mort, arrivée en 1760. Livré entièrement à l’enseignement public, il n’a publié qu’un petit nombre d’ouvrages. Le premier est un Index ou Catalogue des plantes cultivées dans le jardin de botanique d’Édimbourg, en 1740 ; le second, Index medicamentorum simplicium, 1 vol. in-8o. C’est un abrégé de la matière médicale, et un résumé des leçons de l’auteur. En 1753, il publia son principal ouvrage, sous le titre de Tirocinium botanicum Edimburgense, Édimbourg, 1 vol. in-8o. C’était une réimpression de son Index ; mais, en tête, il développa des principes de botanique remarquables par leur précision, et surtout par leur opposition à ceux de Linné, qui commençaient à prévaloir. Alston fut un des plus redoutables adversaires du naturaliste suédois, parce qu’il l’attaqua en habile dialecticien, en érudit profond, et toujours avec décence et dignité. Il s’opposa fortement aux innovations que Linné introduisait dans la botanique, et il s’obstina à regarder le sexe des plantes comme une hypothèse peu fondée. En cela, il eut le tort de ne pas séparer deux choses très-distinctes d’abord le fond matériel de cette découverte, entrevue depuis longtemps, confirmée et démontrée tout récemment, sans que Linné y eût aucune part ; secondement, l’application que ce naturaliste en avait faite pour établir son système ; on ne pouvait se dispenser de regarder celui-ci comme très-ingénieux, mais on eût vu sans surprise qu’un vétéran, accoutumé dès son enfance à la manière de procéder de Ray, de Tournefort et de Boerhaave, trouvât que la science perdait plus qu’elle ne gagnait en adoptant ce nouvel arrangement. Alston, d’un autre côté, montra une grande impartialité en faisant imprimer textuellement dans son ouvrage les Fundamenta botanica de Linné, dont il recommanda fortement la lecture à ses élèves. Il a publié quelques mémoires sur différents sujets de matière médicale, imprimés dans les Essais de Médecine de la société d’Édimbourg ; entre autres, sur l’étain, qu’il regardait comme anthelmintique, et sur l’opium ; ensuite une dissertation sur la chaux vive, dans laquelle il crut reconnaître de nouvelles propriétés, et qu’il regarda comme excellente pour dissoudre la pierre de la vessie. En mourant, il laissa le manuscrit incomplet d’un traité de matière médicale, qui fut publié, dix ans après, par les soins du docteur Hope, son successeur, sous le titre de Discours sur la matière médicale. Cet ouvrage est un des meilleurs que l’on ait sur cette partie. Le docteur Mutis, botaniste résidant à la Nouvelle-Grenade, a dédié à Alston un nouveau genre, sous le nom d’Alstonia, qui a été adopté par les botanistes ; il ne contient qu’un arbuste de la famille des guayacanes. D-P-s.


ALSTORPH (Jean), antiquaire, né, vers 1680, à Groningue, apprit les langues et le droit à l’académie de Hardwick. Ses cours terminés, il se retira à la campagne pour y consacrer le reste de sa vie à l’étude de l’antiquité. Il mourut en 1719. On a de lui deux ouvrages recherchés des savants : 1o Dissertatio philologica de Lectis ; subjicitur de Lecticis veterum Diatriba, Amsterdam, 1704, in-12, figures. Il avait soutenu peu de temps auparavant une thèse sur le même sujet ; et ce fut par le conseil de Théod. Almeloveen, son professeur, qu’il refondit son premier travail et le mit en état de voir le jour. La première dissertation, divisée en 20 chapitres, traite des lits des anciens et de leurs différentes espèces ; la seconde concerne les litières, qui n’étaient que des lits, toujours portés par des hommes, à la différence des voitures couvertes (basternæ), qui étaient portés par des mulets. 2o De Hastis veterum, Amsterdam, 1757, in-4o, figures. L’auteur y recherche curieusement l’origine des piques, dont il décrit les différentes formes, et à cette occasion il entre dans de grands détails sur l’emploi de cette arme chez les anciens et les modernes. L’impression de cet ouvrage était commencée lorsque Alstorph mourut. Les acquéreurs de son manuscrit se décidèrent enfin à le publier ; mais ne comptant pas sur un prompt débit, malgré les instances de l’éditeur, ils ne voulurent jamais faire les frais des gravures, pour lesquelles on avait laissé des espaces dans la partie du texte imprimé. La préface est de Christophe Sax. (Voy. son Onomasticon, t. 5, p. 543.). W-s.


ALSTRŒMER (Jonas), remarquable par l’influence qu’il eut sur les progrès de l’industrie et du commerce en Suède. Il naquit en 1685, dans la petite ville d’Alingsas en Vestrogothie, de parents pauvres. Après avoir lutté longtemps avec courage