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Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/627

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M. Deschamps, proviseur du collège de Marseille, ayant commence à demi-voix la lecture de quelques passages de l’Imitation, Ampère l’avertit qu’il savait le livre par cœur. Ce furent ses dernières paroles. Une fièvre aiguë s’était jointe tout à coup à l’affection chronique de poitrine la plus grave. Le 10 juin 1836, à cinq heures du matin, Ampère, succombant sous les coups répétés de 60 années de douleurs physiques et morales, acheva de mourir, suivant la plus belle expression de Buffon, plutôt qu’il ne finit de vivre. Le jour même, le télégraphe de Marseille transmit la triste nouvelle à Paris. Elle y excita une douleur profonde et universelle. Qu’on ne s’y trompe point : l’instrument aérien aux communications rapides ne passait pas dans le domaine des choses privées ; il remplissait son rôle officiel : la mort d’Ampère était un malheur public[1]. ─ Ampère était membre de l’Institut de France, des sociétés royales de Londres et d’Édimbourg ; des académies de Berlin, de Stockholm, de Bruxelles, de Lisbonne ; de la société Philomatique de Paris, des sociétés de Cambridge, de Genève, etc. Il fut successivement répétiteur et professeur d’analyse à l’école polytechnique, professeur de physique au collège de France, membre du bureau consultatif des arts et manufactures, inspecteur général de l’université, et membre de la Légion d’honneur. Voici le catalogue de ses travaux : — Travaux sur les mathématiques pures. Considérations sur la théorie mathématique du jeu. 1 vol. in-4o, Lyon, 1802. Démonstration de l’égalité de volume des polyèdres symétriques. (Correspondance sur l’école polytechnique, 6e numéro, 1806.) Recherches sur l’application des formules générales du calcul des variations aux problèmes de la mécanique. (Mémoires des Savants étrangers, t. 1, 1806.) Recherches sur quelques points de la théorie des fonctions dérivées qui conduisent à une nouvelle démonstration du théorème de Taylor et à l’expression finie des termes qu’on néglige, lorsqu’on arrête cette série a un terme quelconque. (Journal de l’École polytechnique, 13e cahier, t. 6, 1806.) Démonstration générale du principe des vitesses virtuelles, dégagée de la considération des infiniment petits. (Journ. de l’École polytech., 13e cah., t. 6, 1806.) Mémoire sur les avantages qu’on peut retirer, dans la théorie du courbes, de la considération des paraboles osculatrices, avec des réflexions sur les fonctions différentielles dont la valeur ne change pas lors de la transformation des axes. (Journ. de l’École polytech., 14e cah., t. 7, 1808.) Ce mémoire avait été adressé à l’institut en 1805. Considérations générales, sur les intégrales des équations (Journ. de l’École polytech., 17e cah., t. 10, 1815.) Mémoire contenant l’application de la théorie exposée dans le 17e cahier du Journal de l’École polytechnique, à l’intégration des équations différentielles du 1er et du 2e ordre. (Journ. de l’École polytech., 18e cah., t. 11, 1820.) Mémoire sur quelques nouvelles propriétés des axes permanents de rotation des corps et des plans directeurs de ces axes. (Mém. de l’Acad. roy. des sciences, t. 5, 1826.) Traité de calcul différentiel et de calcul intégral, sans titre, sans nom d’auteur et sans table de matières, 1 vol. in-4o. — Travaux de chimie. Lettre à Berthollet, sur la détermination des proportions dans lesquelles les corps se combinent, d’après le nombre et la disposition respective des molécules dont les parties intégrantes sont composées. (Ann. de Chimie, t. 90, p. 43, avril 1814 ; et Journ. des Mines, t. 37, p. 5, numéro de janvier 1815.) Démonstration la relation découverte par Mariotte entre les volumes des gaz et les pressions qu’ils supportent à une même température. Lu à l’Institut le 24 janvier 1815. (Ann. de Chim., t. 94, p. 145, mai 1815.) Essai d’une classification naturelle pour les corps simples. (Ann. de Chim. et de Phys., t, 1, p. 295 et 575, et t. 2, p. 5 et 105, 1816 ; et in-8o, 84 pages.) — Travaux sur la lumière. Mémoire intitulé : Démonstration d’un théorème nouveau d’où l’on peut déduire toutes les lois de la réfraction ordinaire et extraordinaire. Lu à la première classe de l’Institut, le 27 mars 1815. (Mem. de l’Inst., t. 14, p. 235,1816.) Mémoire sur la détermination de la surface courbe des ondes lumineuses dans un milieu dont l’élasticité. est différente suivant les trois dimensions, c’est-à-dire celles où la force produite par l’élasticité a lieu dans la direction même du déplacement des molécules de ce milieu. Lu à l’acad. des sciences, le 26 août 1828. (Ann. de Chim. et de Phys., t. 39, p. 113 ; 1828.) Note sur la chaleur et la lumière considérées comme résultant de mouvements vibratoires. (Ann. de Chim. et de Phys., t. 58, p. 452.) — Travaux sur l’électro-magnétisme ; Mémoire sur l’action mutuelle de deux courants électriques, sur celle qui existe entre un courant électrique et le globe terrestre, et celle de deux aimants l’un sur l’autre. Lu à l’acad. des sciences, les 18 et 25 septembre, 2 et 30 octobre 1820. (Ann. de Chim. et de Phys., t. 15, p. 59 et 170, 1820.) Recueil d’observations électrodynamiques, in-8o, 1822, où sont contenus la plupart des travaux exécutés par Ampère sur cette matière (de 1820 à la fin de 1822), ainsi que sa correspondance avec plusieurs savants physicienne étrangers ; donnés par extraits. (Journal de Phys., t. 91, p. 76 et 166, 1820 ; Bibliothèque universelle de Genève, t. 16, p. 209, avril 1821 ; Bull. de la Société philom., p. 138, 1820.) Lettre sur l’état magnétique des corps qui transmettent un courant d’électricité. (Ann. de Chim. et de Phys., La 16, p. 119.) Note sur un appareil à l’aide duquel on peut vérifier toutes les propriétés des conducteurs de l’électricité voltaïque. (Ann. de Chim. et de Phys., t. 18, p. 88, 313.) Mémoire sur la théorie mathématique des phénomènes électrodynamiques, uniquement déduite de l’expérience, dans lequel se trouvent réunis les mémoires qu’Ampère a communiqués à l’académie royale

  1. Cet article se compose d’extraits presque textuels, de l’éloge encore inédit, prononcé dans une séance publique de l’Académie des sciences, par M. F. Arago. C’est à son frère, signataire de cet article, que la Biographie universelle est redevable de ces précieux emprunts.